Nous avons choisi, pour composer ce florilège, des ouvrages qui, par leur rareté, leur ancienneté, le nombre de leurs volumes, leur originalité, ou par le rôle souvent décisif qu’ils ont pu jouer dans l’histoire des dictionnaires ou des encyclopédies méritent, à nos yeux et en toute subjectivité, de trouver leur place dans ce florilège de la collection Dicopathe. Nous présentons cette sélection en respectant l’ordre chronologique de publication de l’édition originale de chaque ouvrage :

Pour composer cette sélection de la collection Dicopathe, nous avons choisi des ouvrages qui, par leur rareté, leur ancienneté, le nombre de leurs volumes, leur originalité ou par le rôle décisif qu’ils ont pu jouer dans l’histoire des dictionnaires ou des encyclopédies, méritent, à nos yeux et avec une subjectivité assumée, de trouver place dans ce florilège.

Nous présentons cette sélection en respectant l’ordre chronologique de publication de l’édition originale de chacun des 22 ouvrages :

*Catholicon de Balbus de JUANA. Il s’agit de l’ouvrage le plus ancien de la collection. Daté de 1494, il mérite, à ce titre, la qualification d’incunable. La renommée de cet ouvrage réside dans le fait que, dans une version antérieure, réalisée par Gutenberg, il a été le premier dictionnaire à être imprimé en Occident.

*Dictionaire françois-latin de Robert ESTIENNE. Ce livre a ceci de remarquable que sa nomenclature est établie à partir du français. Avec lui c’est la première fois que la langue française devient la langue de référence dans un lexique. L’année de sa publication, 1539, coïncide avec celle de l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui ordonne que les actes de justice « soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel françois et non autrement ».

*Dictionarium undecim linguarum, de l’Italien Ambrosio CALEPINO. Ce dictionnaire multilingue est ici présenté dans sa version la plus complète, celle de 1598 en 11 langues. Cet ouvrage a connu, dès sa sortie et au fil de ses multiples rééditions, un succès sans précédent dans l’Europe entière, au point de faire du nom de son auteur un nom commun : calepin.

*Thrésor de la langue françoise, tant ancienne que moderne de Jean NICOT. Présentée ici dans son édition originale de 1606, cette œuvre a innové et marqué la postérité en inaugurant une méthode qui sera reprise par les futurs dictionnaires. C’est ainsi que, sous chaque entrée, se succèdent dans l’ordre : la définition, un ou plusieurs exemples, des remarques sur l’orthographe, la prononciation, l’usage et enfin des commentaires étymologiques et historiques.

*Invantaire des deus langues françoise et latine du père Philibert MONET. Cet ouvrage, publié à Lyon en 1635, se voulait extrêmement novateur. Son originalité venait du choix orthographique radical adopté par l’auteur qui, guidé par un souci pédagogique, entendait écrire dans un français dépourvu de références étymologiques, et transcrit tel qu’il s’exprimait phonétiquement.

*Les origines de la langue françoise de Gilles MÉNAGE. En dépit de son titre cet ouvrage novateur constitue un dictionnaire consacré à l’étymologie de la langue française. Grammairien et lexicographe renommé, l’auteur se démarque de ses prédécesseurs par une approche plus scientifique, rattachant la langue à ses racines grecques et latines

*Le grand dictionnaire historique de l’abbé Louis MORERI. Publié pour la première fois en 1674, il constituait à sa publication un des premiers dictionnaires français exclusivement consacré aux noms propres, contenant à la fois des biographies, des noms de lieux et des faits historiques. Il était également réputé pour son soutien sans faille aux thèses portées par l’Église catholique.

*Dictionnaire françois de César-Pierre RICHELET. Son auteur s’est situé d’emblée en opposition avec la méthode adoptée par l’Académie pour élaborer son propre dictionnaire imprimé en 1680 et présenté sur Dicopathe en version originale. Richelet entendait, dès l’origine, fonder son ouvrage sur des citations d’auteurs anciens et contemporains, choisies pour servir de caution à un bon usage lexical et grammatical des termes définis.

*Dictionnaire universel de FURETIÈRE. Cet ouvrage a donné à son auteur l’occasion d’entretenir, bien avant sa parution, une vive polémique avec ses ex-collègues de l’Académie. Il apparaît pourtant comme l’un des premiers grands dictionnaires monolingues qui “normalise” la langue française. Avec 40 000 entrées, un record pour l’époque, cet ouvrage peut être considéré comme la toute première ébauche de l’Encyclopédie.

*Dictionnaire de l’Académie françoise, œuvre collective. Il s’agit ici de sa toute première version publiée en 1694. Il fera date pour la durée de son élaboration, plus d’un demi-siècle, mais aussi pour la disposition de ses articles classés non dans un ordre alphabétique mais par “racines”, les académiciens distinguant des mots “primitifs” ou encore “chefs de famille” d’où découlent des mots dérivés et des mots composés.

*Dictionnaire historique et critique de Pierre BAYLE. Dès sa première publication, en 1697, cet ouvrage s’est défini comme le correctif d’un autre dictionnaire, celui de MORERI. Organisé, perfectionniste et très érudit, l’auteur en a disséqué tous les articles en cherchant à vérifier les informations contenues, avant de livrer une synthèse étayée par des références et des citations bibliographiques. Ce dictionnaire se distingue aussi par l’accumulation des notes et des annexes aboutissant à une mise en page très sophistiquée.

*Dictionnaire universel françois et latin, communément dénommé Dictionnaire de Trévoux. La première édition de cet ouvrage verra le jour en 1704 à l’initiative d’un groupe de jésuites installé à Trévoux, siège du parlement de la principauté semi-autonome des Dombes. Il présente la particularité d’avoir introduit le latin dans les définitions.

*Cyclopædia de l’Anglais Ephraïm CHAMBERS. Cette encyclopédie, rédigée en anglais, est apparue en 1728 comme un dictionnaire universel des arts des sciences. Elle a inauguré un mouvement d’ampleur européenne qui verra l’éclosion, au cours du XVIIIe siècle, des grandes encyclopédies dont elle était le prototype.

*Histoire naturelle de Georges-Louis BUFFON. Ici présentée en 36 volumes in-quarto, cette œuvre est devenue une référence dans son domaine et a transmis le goût des sciences naturelles à une frange importante de la population. Considérable succès d’édition, cette œuvre était présente dans la grande majorité des bibliothèques du XVIIIe et du XIXe siècle.

*L’encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des arts, des sciences et des métiers de Denis DIDEROT et Jean LE ROND D’ALEMBERT. Généralement désignée sous le vocable de L’encyclopédie, elle est présentée en version originale, soit en 35 volumes in-folio, tables comprises. Qualifiée par Voltaire de « monument des progrès de l’esprit humain », elle a constitué un élément-clé de la France des Lumières et marqué l’histoire pour son rôle dans la préparation des esprits à la Révolution française. Elle a également fait date par son histoire tumultueuse, le nombre de ses contributeurs, la durée de sa publication et la rigueur de la censure à son encontre.

*Description des arts et métiers, œuvre collective dont le maître d’œuvre a été Henri DUHAMEL du MONCEAU. Elle est ici présentée en 50 volumes in-folio. Née de la volonté de COLBERT et de LOUIS XIV de réaliser un ouvrage permettant d’inventorier et de détailler les différents “arts”, les savoir-faire, les outils et les machines, son élaboration a battu tous les records de durée, plus d’un siècle ! Elle décrit, au final, 85 métiers. Ses planches d’illustrations, remarquablement détaillées, constituent, pour certaines, de véritables œuvres d’art.

*Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique de Jean-Baptiste ROBINET. Ce dictionnaire, édité en 30 volumes in-quarto, est inspiré par le modèle encyclopédique et l’esprit philosophique des Lumières qui marque l’ensemble de l’ouvrage. La matière traitée est vaste et embrasse la science politique, le droit, l’art et l’histoire diplomatique et l’administration, constituant pour l’auteur « tout ce qui importe à l’homme d’État de savoir ».

Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances humaines du moine romain Fortunato de FELICE. Cet ouvrage est communément désigné comme l’encyclopédie d’Yverdon. Éditée en Suisse sous la forme de 58 volumes in-quarto, cette œuvre s’est posée en réplique à l’Encyclopédie de Paris accusée d’être partiale et polémique, en particulier du point de vue religieux. Elle compte au total 37 378 pages renfermant près de 75 000 articles et 1 261 planches.

*Encyclopédie méthodique de Charles-Joseph PANCKOUCKE. Il s’agit de l’encyclopédie la plus imposante jamais publiée en France. Elle constitue le fleuron de la collection Dicopathe puisque nous possédons la collection complète de 190 volumes en reliure uniforme répartis en 43 dictionnaires thématiques. Le premier tome, consacré à la médecine, est paru en 1787 alors que le dernier n’a été publié qu’en 1830.

*Dictionnaire des sciences naturelles, œuvre collective rédigée sous le contrôle de Georges Frédéric CUVIER. Cet ouvrage est présenté en version originale complète, soit 60 volumes de textes et 11 volumes de planches. Cette encyclopédie monumentale, éditée entre 1816 et 1845, traite méthodiquement de tous les êtres de la nature.

*Le dictionnaire de la langue française d’Émile LITTRÉ. Il s’agit de sa version originale en 4 volumes in-4 de 1863. Son auteur innove en organisant les articles selon « un ordre à la fois logique et historique ». Les articles présentent l’étymologie de chaque mot, les différences sémantiques entre plusieurs synonymes, des remarques grammaticales sur le bon usage, et de nombreuses citations littéraires qui ont beaucoup contribué à la réputation de l’ouvrage.

*Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre LAROUSSE. Publié en 1878 sous une forme reliée en 16 volumes, il est complété en 1888 par un second supplément qui porte à 17 le nombre total de volumes in-folio de l’ensemble. À la fois dictionnaire de mots et encyclopédie universelle, cet ouvrage, véritable monument d’érudition, deviendra le prototype même du dictionnaire encyclopédique, et rencontrera d’emblée un immense succès public.

*Nouveau Larousse illustré, ouvrage collectif élaboré sous la maîtrise de Claude AUGÉ. Notre collection possède l’édition originale en 8 volumes éditée en 1898. Son succès a été exceptionnel : 250 000 exemplaires vendus en trente ans. Cet ouvrage constitue la première véritable encyclopédie universelle familiale et grand public. Sur sa page de titre apparaît celle qui va devenir le célèbre emblème de la maison Larousse : la Semeuse.

*Le grand Robert, œuvre collective. Elle est ici présentée en 7 volumes dans l’édition de 1978. Généralement considéré comme la forme la plus achevée de la description du français, cet ouvrage fera date en s’ouvrant à l’ensemble du monde de la francophonie et en intégrant des variantes québécoises, belges, suisses et africaines.