Latin (langue)

Catholicon

Incipit summa quae vocatur Catholicon

Auteur(s) : BALBUS de JUANA Johannes (BALBI Giovanni)

 à Venise, corrigé et imprimé par Bonetus LOCATELLUS pour Octavianus SCOTTUS ( impressum venetiis ingenio Bonetus Locatelli mandante nobili viro domino octavianus Scoto cive modoetienti)
 nouvelle édition (la première édition manuscrite date de 1286, la première version imprimée de 1460)
  1495
 1 vol (312 feuillets recto-verso)
 In-folio
 plein velin XVie siècle, dos à trois larges nerfs, titre manuscrit sur le dos
 lettrines ornées


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Le dominicain Giovanni BALBI, dit aussi Johannes JANUENSIS DE BALBIS ou plus simplement Johannes BALBUS, est connu en France sous le nom de JEAN de GÊNES. En effet Janua, “la porte”, est un des surnoms latins de cette ville. BALBI compile des termes latins dans l’optique de fixer le vocabulaire nécessaire à une interprétation correcte du texte de la Bible. Pour ce faire, il s’appuie explicitement sur les travaux de ses prédécesseurs. Comme le reconnaît BALBI lui-même, il est d’abord un compilateur, suivant en cela la méthode médiévale de la “défloratio”, qui consiste à rassembler des extraits (flores) dans un récit unique. Il établit ainsi son lexique à partir de ceux d’HUGOCCIO de Pise et de PAPIAS, deux des principaux lexicographes de la période.

Intitulé Summa grammaticalis quae vocatur Catholicon, l’ouvrage manuscrit rédigé par BALBI est achevé en 1286 et constitue l’un des premiers dictionnaires latins à avoir adopté un ordre strictement alphabétique alors qu’on utilisait antérieurement un système de dérivation lexicale. Très utilisé, il devient un ouvrage de référence sous le nom de Catholicon, terme qui signifie “universel” en grec ancien. Le livre se divise en cinq parties, les quatre premières composant un traité de grammaire et de linguistique, et la cinquième, le dictionnaire proprement dit.

Comme l’indique BALBI lui-même en préambule, le Catholicon se décompose ainsi : 1. l’orthographe, 2. la prosodie, 3. l’étymologie des noms et des verbes, 4. les figures de rhétorique, les barbarismes et les solécismes, un court index des matières traitées dans les quatre premières parties, 5. le dictionnaire, complété par un court “conclusio libri” (épilogue). Cette dernière partie n’est pas à proprement parler un dictionnaire de latin courant, mais un lexique qui traite des mots les plus présents dans la Bible et dans les écrits des pères de l’Église. L’une des “modernités” de cet ouvrage tient aux renvois permettant de retrouver le terme ailleurs dans le livre.

La renommée de cet ouvrage réside dans le fait que, presque deux siècles plus tard à Mayence, grâce à GUTENBERG, il deviendra, sur la base de la version manuscrite, le premier dictionnaire imprimé en Occident. Cette première version “princeps” de 1460 est suivie de nombreuses autres, près de 23 jusqu’en 1499, dont celle de 1495 ici présentée. Dans cet incunable ne figure aucune page de titre mais juste un titre introduit par un incipit au début de l’ouvrage. Le colophon placé en dernière page détaille : imprimeur, année, lieu, etc.

Avant que CALEPINUS (présent sur Dicopathe) n’édite son Dictionarium plurilingue en 1502, le Catholicon servira de modèle à tous les ouvrages de lexicographie. Notons que, quelques années plus tard en 1464, le dictionnaire latin-breton-français rédigé par Jean LAGADEUC prendra également le titre de Catholicon, ce qui causera des confusions entre les deux livres. Un ex-libris attribué à Antoine MOURADIAN porte la devise : « On abuse du vrai. »



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