Français (langue), Lexicographie

Supplément au Dictionnaire de l’Académie française, sixième édition publiée en 1835, complément de tous les dictionnaires français, anciens et modernes

renfermant cinq ou six mille mots de plus qu'aucun dictionnaire de la langue française publié jusqu'à ce jour, tous reconnus et adoptés par les savants, ou consacrés par l'usage. 1-Les termes nouveaux et synthétiques de la science médicale, et de celles accessoires, telles que la chimie ancienne et nouvelle, la chirurgie, la pharmacie, l'art vétérinaire, etc. 2- Les noms de toutes les sociétés secrètes et sectes religieuses françaises, juives, mahométanes, indiennes, etc. de tous les titres, privilèges et qualifications des magistrats de l'Antiquité, du Bas-Empire, et des puissances du moyen-âge, de leurs principaux édifices et des mois de leurs calendriers mis en concordance avec le calendrier grégorien. 3-Les mots nouveaux nés des orages politiques, des locutions qui y sont analogues et toutes celles qui font partie de la langue du droit des gens. 4-Les détails les plus intéressants de la mythologie ancienne et modernes, les attributs des figures allégoriques, ainsi que le nom des constellations, des fêtes anciennes et des principaux dieux de tous les pays.5-Les mots ou termes nouveaux des instruments aratoires, des mesures agraires, des outils des petites et grosses forges, des compositions nouvelles, tant sèches que solides, des aliments, des apprêts des mets, des pâtes, des substances, des produits nouveaux de l'industrie, etc. 6-les termes du nouveau et de l'ancien droit, de féodalité, de blason, etc. 7-Les mots nouveaux ou peu connus dans les arts et métiers, le commerce, dans la banque, dans l'art militaire, dans la marine, dans l'histoire naturelle, animale, végétale, minérale. 8-les noms ou les termes des monnaies, des poids et mesures usités en Europe et dans les autres parties du monde, avec leur valeur correspondante à celle des monnaies, poids et mesures de celles de France. 9-Un nombre considérable de termes recueillis des histoires, des romans, des voyages, ainsi que beaucoup de mots tirés des langues étrangères et appropriés à la langue française. 10-Enfin, les expressions qui désignent soit des forces ou des instruments mécaniques ou chimiques, soit les classifications de chaque science, et toutes les formules dont l'imagination a revêtu la pensée, soit les locutions que l'usage a introduites et qui déterminent les divers rapports entre le consommateur et le fabricant, etc., etc.

Auteur(s) : RAYMOND François

 Paris, à la librairie de Gustave BARBA, rue mazarine 34
 édition originale
  1836
 1 vol (XII-861 p.)
 In-quarto
 cuir fauve, dos lisse avec fils dorés, pièces de titre et de tomaison rouge
 gravure sur la page de faux-titre représentant Paris


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Même s’il revendique très clairement sa filiation, ce dictionnaire n’émane pas de l’Académie française. Il est l’œuvre personnelle d’un certain François RAYMOND, sur lequel on ne possède que peu d’informations personnelles. La page de titre précise qu’il est « membre de l’institut historique », sans doute de la Société des études historiques. Il n’en est pas à son premier dictionnaire, étant déjà l’auteur d’un vaste travail lexicographique.

En 1824, on trouve la trace de son Dictionnaire des termes appropriés aux arts et aux sciences, pouvant servir de supplément au Dictionnaire de l’Académie qui, réédité en 1836, prendra le titre de Supplément du Dictionnaire de l’Académie. Il s’agit de l’ouvrage qui est ici présenté. Beaucoup de catalogues le joindront aux deux volumes de la 6e édition du dictionnaire de 1835, jusqu’à faire figure de tome 3. On peut supposer que l’Académie elle-même n’a rien trouvé à y redire, même si la librairie FIRMIN DIDOT avait clairement fait figurer cet avertissement en qualité d’éditeur officiel de l’Académie : « Ils poursuivront avec toutes les rigueurs des lois les contrefacteurs… et tous ceux qui, usurpant le titre de l’Académie, publieraient des abrégés. »

Une page de faux-titre placée au début de l’ouvrage reproduit pratiquement à l’identique, gravure exceptée, la page de titre du Dictionnaire de l’Académie. L’objectif de François RAYMOND consiste à se placer dans le prolongement du travail de l’illustre assemblée, comme il l’annonce nettement dans la préface : « L’ouvrage que nous publions n’est point une critique des travaux de l’Académie. La sixième édition de l’ouvrage a rejeté, comme la première, la plupart des classifications scientifiques. Elle est excessivement sobre d’archaïsmes, et n’a pas donné aux expressions, dont les idées nouvelles ont enrichi la langue, la sanction de son autorité. Ces lacunes volontaires, nous venons les remplir. »

L’auteur estime que les sciences s’appuient désormais sur des bases solides (« on ne doit plus au hasard les dénominations qui distinguent les phénomènes entre eux »), et que, à une époque où l’ère industrielle s’annonce, les lexiques et les nomenclatures scientifiques doivent faire partie intégrante de la langue française. Pour autant, s’il fait la part belle aux sciences, aux termes techniques, dont ceux de marine, on trouve de tout dans ce supplément. En témoigne l’interminable sous-titre de l’ouvrage : de l’histoire orientale et de l’histoire antique, des termes de jurisprudence, de jardinage et de chimie, ou encore des arbres exotiques et de l’ornithologie, etc.

À signaler qu’en 1842 sortira à Paris un Complément du Dictionnaire de l’Académie française. Cet ouvrage, initié par le lexicographe Louis BARRÉ, sera édité chez FIRMIN DIDOT, imprimeur et éditeur officiel de l’Institut, avec, écrite en grand sur la page de titre, la mention : « Publié sous la direction d’un membre de l’Académie française. »



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