Français (langue)

Nouveau vocabulaire, ou Dictionnaire portatif de la langue française

rédigé d'après les dictionnaires et les écrivains les plus estimés

Auteur(s) : CORMON Jacques-Louis-Barthélémy, PIESTRE Jean-Louis

 à Lyon, chez B. CORMON et BLANC, libraires
 3e édition, augmentée et entièrement refondue (la première date de 1801)
  1810
 1 vol (824 p.)
 In-octavo
 veau brun, dos à cinq nerfs, caissons ornés de motifs floraux dorés


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Nous disposons de peu d’informations personnelles sur Jacques-Louis-Barthélemy CORMON, dont nous ignorons les dates de naissance et de décès. Établi comme libraire à Lyon, il est l’auteur de méthodes de langue et de nombreux dictionnaires bilingues d’espagnol et d’italien, qu’il publie en collaboration avec Joseph BLANC. Dans sa bibliographie très fournie, qui débute en 1800, nous trouvons un Dictionnaire portatif et de prononciation espagnol-français et français-espagnol, un Dictionnaire portatif et de prononciation italien-français et français-italien, et encore Le Maître d’espagnol ou Élémens de la langue espagnole à l’usage des Français. Ces livres, qui connaîtront une longue carrière, seront augmentés, remaniés et réédités à plusieurs reprises jusqu’en 1874. 

CORMON, intéressé par la lexicographie de la langue française, se lance dans la rédaction de son propre dictionnaire. Ne cherchant pas à innover en la matière, il entend proposer à un prix raisonnable un ouvrage d’un format peu encombrant destiné à un large public et, pour y parvenir, il ne retient que “les dictionnaires et les écrivains les plus estimés”. Son Nouveau Vocabulaire, ou Dictionnaire portatif de la langue française est publié pour la première fois en 1801. Encouragé par le beau succès de son livre et soucieux de le rendre plus complet, l’auteur met en chantier une nouvelle version, pour laquelle il s’adjoint les services de son gendre Jean-Louis PIESTRE. Secrétaire à la préfecture du Rhône, mais également écrivain et membre de l’Académie de Lyon, ce dernier a déjà collaboré à plusieurs reprises avec son beau-père. La deuxième édition, qui voit le jour en 1805, sera suivie cinq ans plus tard par une troisième édition, celle présentée ici.

Selon le propre aveu de l’auteur, la première édition de son livre est à l’origine “composée et rédigée principalement d’après le Dictionnaire de l’Académie française”, dont il se contente de simplifier les définitions pour les rendre “plus claires et plus précises”. Il s’inspire aussi très certainement du Nouveau Vocabulaire français ou Abrégé du dictionnaire de l’Académie de Noël-François DE WAILLY, à qui il emprunte une table des conjugaisons placée en préambule de son dictionnaire. En outre, il prend en compte “les mots nouveaux et les autres changements introduits dans la langue française depuis 1789”.

CORMON déclare être également partisan d’une orthographe qui “rapproche davantage la langue parlée et la langue écrite”. C’est pourquoi il prend le parti de faire cohabiter dans son livre la “nouvelle orthographe” et celle présente dans la dernière version du Dictionnaire de l’Académie. Par exemple, Affoiblir voisine avec Affaiblir, François avec Français, et Monnoie avec Monnaie. Il adopte également les mots et expressions “que les meilleurs écrivains de la nation ont inventés depuis le début du siècle dernier, dans les sciences morales et intellectuelles, et qui sont maintenant autorisés par l’usage, en même temps qu’avoués pour le goût”. Il ouvre également son lexique à tous les mots scientifiques qui sont passés dans le langage courant, en y intégrant notamment la nomenclature de la “nouvelle chimie”. Sans doute par souci d’alléger son livre, CORMON renonce à insérer des citations dans les articles, et il ne s’attarde guère sur l’étymologie. Par contre, il se montre très pointilleux sur la sémantique, s’efforçant toujours de recenser tous les sens possibles d’un même mot. Grâce à un système de symboles, il prend soin d’indiquer les mots qui sont nouveaux, surannés, peu usités, métaphoriques, familiers, populaires ou proverbiaux.

Ce petit dictionnaire, très dense et à l’écriture serrée, sera une dernière fois édité en 1813. En 1823, la maison d’édition CORMON et BLANC installera une filiale à Paris qui, survivant à ses créateurs, poursuivra son activité jusqu’en 1875.



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