Allemand (langue)

Nouveau dictionnaire des passagers françois-allemand et allemand-françois

oder Neues Französisch-Deutsches und Deutsch-Französisches Wörter-Buch, worinnen alle Frantzösische Wörter, auch der Künste und Wissenschaften, aus den vollkommensten und neuesten Dictionariis, nebst den nöthigsten Constructionen und Redens-Arten ; durch kürzlich gezeigte Etymologie, und durch das gebräuchlichste, auch reineste Teutsche erklärt worden; Im teutschen theile aber eine so grosse Verbesserung und Vermehrung geschehen, daß die Liebhaber beyder Sprachen dieses Buche mit grossem Nutzen gerbaucht können; Herausgegeben von Joahnn Leohard Frisch, Mitglied der kön. preuß. Societ. der Wissenschaften in Berlin, aufs neue verehret und verbessert von Mr. Mauvillon

Auteur(s) : FRISCH Johann Leonhard, MAUVILLON Éléazar

 Leipzig, in Johann Friedrich Gleditschen buchhandlung
 nouvelle édition (la première date de 1712)
  1763
 1 vol (2040-744) pagination en colonnes, deux par page
 In-quarto
 cuir brun, dos à cinq nerfs
 gravure en frontispice


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Après avoir été étudiant en théologie à Nuremberg, Iéna et Strasbourg,  Johann Leonhard FRISCH mène une vie errante à travers l’Europe, de l’Allemagne à la Suisse, de la France à la Hongrie, des Pays-Bas à l’Italie, et jusque dans l’Empire ottoman où il servira d’interprète durant une campagne militaire. Revenu en Allemagne vers 1693, il exerce divers métiers, étant tour à tour instituteur, intendant, économe et précepteur. Bénéficiant de la protection du célèbre philosophe LEIBNIZ, à partir de 1698 il se fixe à Berlin. Devenu enseignant dans un prestigieux lycée abrité à l’intérieur d’un ancien monastère franciscain, il y fait une longue carrière et finit, en 1727, par en devenir le directeur. Réputé pour son érudition et sa curiosité universelle, il sera admis à l’Académie prussienne des sciences dès 1706.

Bien établi, FRISCH dispose de tout son temps pour se consacrer à ses deux grandes passions : la linguistique et l’histoire naturelle, science pour laquelle il écrira des livres renommés traitant des oiseaux et les insectes. Polyglotte accompli, il publie des livres sur sa langue maternelle mais aussi sur le grec ancien, le latin, les langues slaves et le français. C’est en 1712 qu’il publie pour la première fois un lexique bilingue français-allemand appelé à connaître    une longue carrière : le Nouveau Dictionnaire des passagers françois-allemands et allemands-françois ou le Neues Französisch-Deutsch und Deutsch-Französisch Wörterbuch. Cet ouvrage aura de nombreuses versions révisées et augmentées – plus d’une dizaine -, qui se succéderont jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Le français qui, à l’époque, jouit en Europe du statut de véritable langue internationale, est très prisé par les classes éduquées qui se piquent de pouvoir lire les grands auteurs en “langue originale”.  Cet ouvrage, prioritairement destiné à un public germanophone, rencontrera aussi un certain succès auprès d’un public francophone cultivé. Le curieux terme de “passagers“, utilisé dans le titre et conservé par la suite, n’est pas explicité dans le livre. Sans doute s’agit-il d’un synonyme du mot voyageur ? Le Nouveau Dictionnaire des passagers va survivre à FRISCH, qui décèdera en 1743 à Berlin. Après sa mort, le contenu va en être profondément remanié par Éléazar MAUVILLON, un écrivain français installé en Allemagne, qui acquerra une certaine renommée avec ses biographies historiques. La version présentée ici, datée de 1763, est issue de ce travail de réécriture.

Le livre, de composition plutôt classique, est divisé en deux parties inégales, la section français-allemand étant deux à trois fois plus volumineuse que celle allemand-français. Les définitions des termes français sont bien développées, tandis que les mots allemands ne sont le plus souvent définis que par une énumération de synonymes. Comme dans beaucoup d’ouvrages de l’époque, l’alphabet, hérité du gothique et utilisé pour retranscrire la langue allemande, rend la lecture du livre ardue pour un non-initié. À de nombreuses reprises, l’auteur a recours à des termes archaïques, le plus emblématique étant “teutsch“, souvent préféré à “deutsch“, pour désigner l’allemand. L’histoire littéraire va retenir le nom de FRISCH pour ses travaux sur l’entomologie, passion qu’il va d’ailleurs transmettre à son fils Joseph-Léopold, mais son œuvre de linguiste, dont la valeur sera pourtant célébrée de son vivant, passera au second plan pour la postérité.



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