Médecine, histoire naturelle, Étymologie

Nouveau dictionnaire de médecine, de chirurgie, de physique, de chimie, et des autres sciences accessoires à la médecine

avec l'étymologie de chaque terme ; suivi de deux vocabulaires, l'un latin, l'autre grec

Auteur(s) : CAPURON Joseph, NYSTEN Pierre-Hubert

 

CHAUDÉ

 à Paris, chez J.-A. BROSSON, libraire, rue Pierre-Sarrazin, n°9
 seconde édition (la première date de 1806)
  1810
 1 vol (VIII-542 p.)
 In-octavo
 demi-basane foncée, dos à quatre nerf orné de motifs floraux et de filets dorés


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Se destinant d’abord à l’état ecclésiastique, Joseph CAPURON entame de brillantes études à Toulouse. En attendant d’intégrer un monastère, il enseigne au collège de cette ville mais, l’établissement étant fermé en 1791 par les autorités révolutionnaires, il se retrouve dans l’obligation de gagner sa vie en donnant des cours particuliers. En parallèle, pour occuper utilement son temps libre, il entreprend d’étudier la médecine. En 1796, il part pour Bordeaux afin de parfaire sa formation à l’École d’instruction médicale puis, en 1797, il monte à Paris pour y suivre les cours dispensés à la nouvelle École de médecine, tout en enseignant les mathématiques à l’Institution nationale des colonies. En 1802, il est enfin reçu médecin, à l’âge de 35 ans, avant de devenir membre titulaire de l’Académie de médecine. CAPURON devient un spécialiste de l’obstétrique ainsi que des maladies des femmes et des enfants.

Au cours du siècle précédent, la médecine s’est considérablement détachée d’un héritage livresque qui avait longtemps favorisé une approche théorique plutôt qu’un enseignement pratique. Cette mutation est due aux progrès techniques et aux découvertes majeures qui ont révolutionné l’art médical.

CAPURON résume la situation en ces termes : “Il a fallu nécessairement renoncer aux anciennes idées, réformer ou rectifier toutes les théories, et créer pour ainsi dire tout un nouveau langage scientifique.”  Soucieux de faire le lien entre une ancienne génération, dont le savoir et l’expérience ne sont pas à jeter aux oubliettes, et une nouvelle génération friande de nouveautés et de néologismes, CAPURON se propose de rédiger un dictionnaire qui servirait “d’interprète et de guide pour les auteurs anciens et modernes” et qui, s’adressant à tous, rassemblerait tous les termes aussi bien anciens que nouveaux.

En 1806, il publie à Paris son Nouveau Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de physique, de chimie et d’histoire naturelle. Il y met en particulier l’accent sur la chimie, “sans laquelle il ne saurait exister ni pharmacie, ni matière médicale”. Les langues classiques ayant longtemps servi de langues de référence aux médecins, qui s’appuyaient sur des sources antiques et médiévales, en fin d’ouvrage il propose deux lexiques, l’un grec et l’autre latin. Pour les termes latins, l’auteur prend le parti de mélanger des termes “anciens” à des termes contemporains latinisés. Il ajoute également des tables de synonymes par sujet, la terminologie médicale n’étant pas encore totalement unifiée.

Malgré ses mérites, ce dictionnaire s’avère rapidement insuffisant et lacunaire, ce qui conduit notre auteur à mettre en chantier une seconde édition actualisée, refondue et augmentée. Cet ouvrage, publié en 1810, est celui que nous présentons ici. Pour l’élaboration de ce dictionnaire, CAPURON s’associe à un médecin originaire de Liège, Pierre-Hubert NYSTEN. Ce dernier, professeur à l’école de médecine de Paris, est un précurseur en France du galvanisme ainsi qu’un spécialiste des maladies épidémiques. Le duo se partage le travail en réécrivant les articles à la lumière des récentes avancées scientifiques, mais surtout en ajoutant un très grand nombre de nouvelles définitions. NYSTEN développe les parties consacrées à la chimie, la botanique et la zoologie, se réservant bien sûr les articles consacrés au galvanisme et à l’électricité. Les auteurs cherchent à être exhaustifs afin de “composer de nouveaux vocabulaires qui soient à la hauteur des connaissances actuelles”. Enfin, dans cette nouvelle version, les synonymes et l’étymologie sont intégrés aux définitions elles-mêmes.

Ce dictionnaire, qui ne contient par ailleurs aucune planche ni illustration, est centré sur la terminologie et, finalement, se présente plutôt comme un ouvrage de vulgarisation que comme un manuel technique pour praticien.  En intégrant tous les domaines annexes à la médecine, il propose un véritable panorama de la science médicale de son temps qui, à la veille de grandes avancées, se trouve dans une phase d’évolution rapide.

En 1814, NYSTEN publie, sous son seul nom, un Dictionnaire de médecine et des sciences accessoires à la médecine, qui est en partie une version révisée de celui de 1810. Cette édition rencontrera un beau succès et sera longtemps connue dans le milieu estudiantin comme le “dictionnaire de Nysten“.

De son côté, CAPURON poursuivra une carrière longue et active, mais en demi-teinte. Il échouera à obtenir la chaire d’accouchement à la faculté de médecine et n’obtiendra son agrégation qu’en 1822, à un âge déjà avancé. Il publiera également plusieurs traités sur l’accouchement, les maladies des femmes et des nouveau-nés; il décèdera à Paris en 1850.



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