New Law Dictionary (A)
Containing, the interpretation and definition of words and terms used in the Law; and also the whole law, and the practice thereof, under all the heads and titles of the same. Together with such informations relating thereto, as explain the history and antiquity of the law, and our manners, customs, and original government. collected and abstracted from all dictionaries, abridgments, institutes, reports, year-books, charters, registers, chronicles, and histories, published to This Time. And fitted for the Use of barristers, students, and practicioners of the law, members of parliament, and other gentlemen, justices of peace, clergymen, &c
Auteur(s) : JACOB Giles
Plus d'informations sur cet ouvrage :
Secrétaire de sir William BLATHWAYT, il semble que Giles JACOB se soit formé comme un simple praticien à la matière juridique. Il écrit aussi de la poésie et compose pour le théâtre, mais ce sont des ouvrages de vulgarisation juridique qui lui vaudront le succès. C’est ainsi qu’en 1713 son Compleat Court-Keeper, qui détaillait la législation sur les successions, connaît d’emblée un grand engouement. Il récidive en 1719 avec son Lex constitutionis, qui présente une synthèse claire des lois, en précisant à chaque fois les compétences respectives du gouvernement et des cours de justice. Infatigable, il rédige ensuite un manuel pratique à l’intention des étudiants en droit, qui voit le jour en 1725 sous le titre de The Student’s Companion.
À cette date, il travaille depuis cinq ans à la rédaction d’un grand dictionnaire conçu pour être à la fois généraliste et grand public, tout en constituant un ouvrage de référence pour les étudiants et les juristes au sens large. L’auteur précise qu’il souhaite s’adresser aussi bien aux avocats, aux membres du Parlement ou aux juges de paix qu’aux pasteurs et aux “gentlemen”. Le New Law Dictionary est publié pour la première fois en 1729 et, dès sa sortie, ce livre est considéré comme le “chef-d’œuvre” de son rédacteur. Un juriste en parle même comme « an entirely new departure in legal literature ». À la mort de JACOB en 1744, l’ouvrage en est à la cinquième édition. L’influence de ce dictionnaire continuera encore à se faire sentir aux États-Unis pendant une grande partie du XIXe siècle. L’édition ici présentée est la sixième, datée de 1750.
À la fois dictionnaire classique et abrégé de droit, l’ouvrage propose, outre des définitions et des ordonnances, des analyses judiciaires destinées à mieux faire comprendre la loi et surtout à expliciter le fonctionnement de la justice et des diverses institutions. Le point fort de son New Law Dictionary est d’avoir réussi à être clair et synthétique, sans jamais cesser de se montrer à la fois complet et exhaustif, détaillé et concis. À une époque où les abrégés et les manuels de droit, souvent très volumineux, multiplient les termes très techniques et se perdent dans de longues citations destinées à des spécialistes chevronnés, JACOB est le premier à proposer une encyclopédie juridique pratique et généraliste tout en étant abordable car réunie en un seul volume.
JACOB semble avoir été influencé dans sa démarche par les principes posés par les philosophes John LOCKE et Thomas HOBBES, pour qui un accord général sur la définition des mots était indispensable pour éliminer toute confusion sur le sens de la loi et pouvoir ainsi garantir les droits des individus.
Les articles présentent les lois relatives au sujet traité, donnent des indications pour les interpréter, illustrant le propos d’exemples et d’extraits de décisions de justice. Il met un point d’honneur à mettre en avant la réalité de la pratique juridique sur le terrain pour associer théorie et application pratique grâce à des textes et des cas emblématiques.
Une des préoccupations de JACOB est de “nettoyer” le langage juridique britannique de ses termes obsolètes et archaïques, mais également de promouvoir les termes anglais. En effet, depuis le Moyen Âge la langue anglaise a conservé beaucoup de mots et d’expressions d’origine française qui ne sont plus utilisés que par tradition, en particulier dans les documents officiels et juridiques. En droit ces termes, constitutifs de ce qu’on appelle le law-french, sont progressivement remplacés par des équivalents anglais. Quand il le juge nécessaire, JACOB donne des indications étymologiques sur les origines latine, française ou saxonne des mots.
Le livre débute par une dédicace à lord Robert RAYMOND, juge et “lord chief justice of England”. À la suite du dictionnaire, l’auteur a indiqué dans une table les références des décisions de justice de lord HOLT citées dans le livre.
Largement diffusé dans les colonies anglaises d’Amérique du Nord, le New Law Dictionary continuera à être utilisé au quotidien dans la jeune république des États-Unis. En 1797, sir Thomas Edlyne TOMLINS publiera à Londres une nouvelle version actualisée, augmentée et corrigée, qui fera longtemps autorité des deux côtés de l’Atlantique.