Grec ancien (langue), Latin (langue), Histoire de la littérature

Lexicon homericum

seu, Accurata vocabulorum omnium quae in Homero continentur, explanatio. Ad illustrissimum principem Henricum a Sabaudia

Auteur(s) : COULON Louis

 à Paris, chez Sébastien CRAMOISY, architypographe du Roi, rue saint Jacques, aux Cigognes (Parisiis, Sumptibus Sebastiani CRAMOISY, architypographi regii, via Iacobaea, sub ciconiis, )
 édition originale
  1643
 1 vol (448 p.)
 In-octavo
 plein veau, titre manuscrit
 bandeaux décoratifs, lettrines ornées


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Membre de la Compagnie de Jésus depuis 1620, Louis COULON exerce une fonction de professeur des humanités qui lui donnera l’occasion de rédiger, à l’usage de ses élèves, une interprétation annotée de plusieurs passages d’HOMÈRE. En 1640 il quitte les jésuites pour rejoindre le clergé séculier et se lancer dans une prolifique carrière de traducteur et d’écrivain consacrée à la littérature, à l’histoire et à la géographie. On lui doit en particulier une Histoire et la vie des papes, inspirée de l’ouvrage de PLATINA, les Rivières de France et l’Ulysse françois, une adaptation du livre d’Abraham GÖLNITZ.

Redécouverts au XIVe siècle par PÉTRARQUE, grâce à un manuscrit byzantin, les textes d’HOMÈRE sont ensuite largement diffusés et commentés par les humanistes de la Renaissance. L’Iliade et l’Odyssée inspirent aussi bien l’art que la littérature et la connaissance des mythes homériques devient incontournable pour l’éducation de toute personne cultivée. Les textes traduits et commentés font désormais partie intégrante du cursus des humanités classiques. Ces vers de RONSARD sont restés célèbres : « Je veus lire en trois jours l’Iliade d’HOMÈRE ; pour-ce, Corydon, ferme bien l’huis sur moy ; si rien me vient troubler, je t’asseure ma foy ; tu sentiras combien pesante est ma colère. »

Largement étudiée, l’œuvre d’Homère nécessite pour le lecteur novice un appoint de connaissance en raison du style particulier, du vocabulaire spécifique de l’écrivain et de son recours répété à des références mythologiques et allégoriques. Beaucoup d’auteurs ont réalisé des lexiques et des dictionnaires, à l’instar du monumental Thesaurus grecae linguae d’Henri II ESTIENNE, mais sans distinguer le vocabulaire proprement homérique du reste de la langue. C’est en partant de ce constat que Louis COULON décide de rédiger son Lexicon homericum.

Dans l’ouvrage, où les entrées et leurs variantes figurent en grec ancien, rangées selon un ordre alphabétique allant d’alpha à oméga, les définitions rédigées en latin proposent un ou plusieurs équivalents accompagnés, si nécessaire, d’explications complémentaires. Comme ses prédécesseurs, Louis COULON s’appuie sur les notes de l’érudit byzantin du XIIe siècle EUSTATHE de Thessalonique, qu’il cite très souvent, et plus ponctuellement sur un texte connu sous le nom de Scholies de DIDYME.

Si, par la suite, le contenu du livre a pu faire l’objet de critiques, son rédacteur relayant de bonne foi des erreurs et des approximations d’auteurs plus anciens, nul n’a contesté la valeur de ce Lexicon homericum dans lequel Louis COULON s’efforce de restituer le sens exact de chaque variante d’un mot ou d’une expression.

L’ouvrage est publié par le célèbre imprimeur Sébastien CRAMOISY, bénéficiaire d’appuis très haut placés, qui s’imposera pendant plusieurs décennies comme le chef officieux des libraires parisiens.

Le dictionnaire est précédé d’une dédicace adressée à Henri de SAVOIE-NEMOURS, alors archevêque de Reims. Ce dernier devra renoncer par la suite à l’état ecclésiastique pour prendre la succession de son père à la tête du duché de Genève, de Nemours et d’Aumale.

Pour conclure, précisons que le titre de Lexicon homericum sera repris plus de deux siècles plus tard par le philologue allemand Heinrich EBELING pour un monumental ouvrage consacré à la langue d’HOMÈRE.



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