Latin (langue), Histoire, Géographie, Biographies

Lexici universalis historico-geographico-chronologico-poetico-philologici continuatio

Praeter addenda comprehendens historiam animalium, plantarum, Lapidum, Metallorum, Rerum Astricarum, praecipue Hominis Negotionumque eius in omni Aetate, Sexu, Conditione, Aevo, Recentiori, medio, veteri ex omnium Gentium, imprimis Hebraeae, Graecae, Romanae Monumentis sacris, civilibus erutam

Auteur(s) : HOFMANN Johann Jakob

 Basileae, Impensis Iohan Heman WIDERHOLD, Bibliop(olae) Genevensis, Typis Jacobi Bertschii
 nouvelle édition (la première date de 1677)
  1683
 2 vol : tome 1. A-L (1063 p.), tome 2. M-Z ( 963-260 p.)
 In-folio
 vélin ancien (reliure postérieure), dos à nerfs titré à l'encre, fleuron estampé à froid sur les plats
 bandeaux illustrés, lettrines ornées, culs-de-lampe


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Fils d’un professeur de droit de Bâle, Johann Jakob HOFMANN fait rapidement preuve de ses grandes aptitudes intellectuelles, devenant maître ès arts à l’âge de 15 ans et passant son examen de théologie dans sa vingtième année. De santé fragile, il se consacre alors exclusivement à l’enseignement et ne quittera jamais sa ville natale. Il donne d’abord des cours privés avant de devenir professeur de grec à l’université. Il occupe cette chaire entre 1667 et 1683, puis passe à celle d’histoire qu’il dirige à partir de 1683, jusqu’à sa mort en 1706.

S’il publie de manière assez confidentielle des poèmes en latin et des essais sur des thèmes de philologie ou d’histoire politique, il se consacre aussi à la rédaction d’un dictionnaire universel en latin traitant du vocabulaire de plusieurs matières : l’histoire, la géographie, la chronologie, la poésie et la philologie. Les deux volumes du Lexicon universale sont publiés à Bâle en 1677. Il s’agit en fait d’un véritable petit dictionnaire encyclopédique, même si ses définitions sont souvent brèves. Il y indique des synonymes en grec ancien et en hébreu, et présente aussi bien des personnages historiques ou mythologiques que des noms de lieux, ainsi que des informations bibliographiques et des citations.

HOFMANN, qui avait accumulé beaucoup de matière pour son livre, fait publier en 1683 deux tomes supplémentaires qui prennent le titre de Lexici universalis historico-geographico-chronologico-poetico-philologici continuatio. Il étend ainsi son champ lexical à l’histoire naturelle – la zoologie, la botanique, la minéralogie, la cosmologie -, aux activités de la vie quotidienne et aux “coutumes” anciennes et modernes. Les définitions sont parfois assez touffues, avec de longues et nombreuses citations en latin ou en grec. Ponctuellement, l’auteur indique des synonymes dans d’autres langues, comme l’allemand et le français. Dans le milieu catholique, certains critiques affirment que “l’auteur ne laisse échapper aucune occasion de déclamer contre la religion catholique et contre la France”. Le livre est par ailleurs mis à l’index par les autorités pontificales à partir de 1688.

Malgré son incroyable érudition – plusieurs de ses contemporains saluent le fait qu’un homme seul ait pu rassembler autant de références bibliographiques dans un seul livre -, cet ouvrage ne rencontre de prime abord qu’un succès très mitigé, au point que HOFMANN, qui a commencé à travailler sur une seconde édition, n’arrive pas à convaincre son éditeur, Johann Hermann WIDERHOLD, de la publier avant que la première soit écoulée. Mais l’auteur est directement contacté par une association de libraires de Leyde, menée par Johannes DU VIVIÉ, qui se propose de la publier, tout en lui assurant de l’aide pour sa documentation et en lui laissant une grande liberté éditoriale.  En 1698, la seconde version, dans laquelle les suppléments sont refondus et augmentés, est finalement publiée, en quatre gros volumes de près de mille pages chacun.

À cette parution, les héritiers de son éditeur bâlois, à qui devait revenir la primeur de l’ouvrage, dénoncent une trahison qui va leur causer une perte considérable, leurs exemplaires invendus ne trouvant plus preneurs. Afin de régler le conflit qui prenait déjà la forme d’une procédure judiciaire, HOFMANN consent à leur abandonner une part du bénéfice d’une troisième édition sur laquelle il travaille déjà et qui sera leur monopole exclusif. Mais celle-ci ne verra jamais le jour.

Le dictionnaire “encyclopédique” d’HOFMANN apparaît a posteriori comme une œuvre “anachronique”, à contre-courant de la production d’alors. En effet, à cette période, ce sont les dictionnaires historiques et critiques rédigés en langues nationales qui marquent la production éditoriale. Le Grand Dictionnaire de Louis MORÉRI et, quelques décennies plus tard, le fameux Dictionnaire historique et critique de  Pierre BAYLE, ont un retentissement européen autrement plus considérable. D’autres dictionnaires comparables en langue allemande voient également le jour au siècle suivant, comme l’Allgemeines Historisches Lexicon, le Neu vermehrtes Historisch und Geographisches Allgemeines Lexicon, et bien sûr la grande encyclopédie de Johann Heinrich ZEDLER, dont les 68 volumes sont publiés entre 1731 et 1754 sous le titre de Grosses vollständiges Universal Lexicon aller Wissenschafften und Künste .



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