histoire naturelle

Historiae Naturalis

Auteur(s) : JONSTON Jan

 Ansterdam , Jan Jacobsz SCHIPPER (Amstellodami, Apud Ioannem Jacobi fil.s SCHIPPER)
 seconde édition (la première date de 1650)
  1657
 2 vol
 In-folio
 basane mouchetée, dos àsix nerf ornés de dorures
 249 planches gravées en taille douce


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Fils d’un immigrant protestant écossais, Jan JONSTON voit le jour dans la région de Poznań en 1603. Il suit de brillantes études de philosophie et de théologie, tout en acquérant la maîtrise de plusieurs langues, dont l’hébreu. Après un passage dans le pays de son père, à l’université de Saint-Andrews, il revient en Pologne pour s’installer dans la ville de Leszno, où il devient professeur, enseignant aussi bien à titre privé que dans les établissements locaux. Proche de la communauté des Frères tchèques, il se lie d’amitié avec le grammairien et philosophe COMENIUS. JONSTON entreprend également une formation en médecine et en botanique qui l’amène à voyager dans toute l’Europe, et suit des cours à Cambridge, Francfort et Leyde, ville où il obtiendra son doctorat en 1632. Déjà précepteur du voïvode Boguslaw LESZCZYNSKI, qu’il accompagnera en voyage, il devient le médecin officiel de sa ville. Sollicité par plusieurs universités allemandes et anglaises, il rejette ces propositions préférant demeurer en Pologne.

Avec la médecine et la philosophie, l’histoire naturelle est la grande passion de notre érudit. Il y consacre un premier essai : le Enchiridion historiae naturalis, qui sera réédité sous le titre Thautomatographia naturalis, in decem classes distincta. Mais il nourrit un projet beaucoup plus ambitieux, qui prendrait la forme d’une véritable encyclopédie illustrée écrite en latin, langue “universelle” du monde savant européen de l’époque. L’œuvre, qui prend le titre général de Theatrum universale historiae naturalis, sera connu sous le titre plus concis d’Historiae Naturalis. Le livre est publié par un libraire de Francfort à partir de 1650 et, devant le succès, une seconde édition verra le jour à Amsterdam en 1657.

JONSTON a organisé son travail en six parties : les quadrupèdes, les oiseaux, les poissons et cétacés, les insectes, les animaux marins qualifiés “d’exangues” (“exanguibus aquaticis” : catégorie qui comprend aussi bien les crustacés que les mollusques, les céphalopodes, les tortues, les étoiles de mer et les crevettes) et enfin les serpents et dragons. L’auteur ne fait pas preuve d’une grande originalité dans un livre qui, en fait, n’est que la compilation d’ouvrages de différentes autorités sur le sujet, comme PLINE l’Ancien, Conrad GESSNER, ARISTOTE, OPPIEN, et Ulisse ALDROVANDI. La renommée de l’ouvrage tient en grande partie à la qualité des illustrations des artistes germano-suisses Caspar et Matthäus MERIAN. Dessinateurs et graveurs de talent, ces derniers ont donné une nouvelle envergure à des planches plus anciennes, les rendant plus détaillées et expressives, même si elles restent souvent fantaisistes dans leur représentation.

Fait qui paraît assez insolite aujourd’hui, mais finalement très fréquent à l’époque, des animaux, que nous qualifierions de mythologiques et de fantastiques, ont également leur place dans cette encyclopédie qui, pourtant, se voudrait une synthèse moderne de l’histoire naturelle. À côté du rhinocéros, de la baleine, de l’autruche, du crocodile ou encore du lion, nous retrouvons la licorne – JONSTON en dénombre huit espèces -, les dragons , le phénix, la harpie et le griffon.

Chassé par les ravages de la guerre de Trente Ans, JONSTON quitte Leszno, qui par la suite sera incendiée, pour s’installer dans un de ses domaines près de Legnica.  Il continue à y écrire et publie, en 1662, un ouvrage intitulé : Dendrographias sive historiae naturalis de arboribus et fructibus tam nostri, quam peregrini orbis libri decem figuris aeneis ornamentati, une des premières encyclopédies modernes consacrées aux arbres. Il meurt en juin 1675.

Malgré le fait que son Historiae Naturalis soit devenue totalement obsolète et rapidement dépassée en quelques décennies, le livre connaîtra un beau succès, et des versions remaniées et traduites se succèderont en France jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.



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