Lutherie

Essai d’un dictionnaire universel des luthiers

Documents historiques, bio-bibliographiques, techniques et critiques sur la lutherie

Auteur(s) : VANNES René

 

LAURENCIE Lionel de (préface), CHAVANNES Roger (avant-propos)

 Paris, librairie FISCHBASCHER, 33 rue de Seine
 édition originale
  1932
 1 vol (XIII-430-LXXXVIII p.)
 In-octavo
 demi veau, dos à quatre nerfs avec caissons ornés
 vignettes, reproductions de gravures, photographies en noir et blanc


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Déjà auteur d’un essai de terminologie musicale paru en 1925, René VANNES, musicien et musicologue franco-belge, est lui-même luthier, « membre de la société française et de la société internationale de musicologie ». Dès 1930 il envisage de publier un dictionnaire des luthiers, mais, en raison de l’importance de la masse documentaire à traiter et des obstacles rencontrés auprès des luthiers “vivants” qui répugnent à lui livrer des informations, le projet n’aboutit que deux ans plus tard. Près de 10 310 luthiers, les grands noms de la profession, constructeurs et théoriciens, mais aussi des réparateurs, des archetiers, voire des amateurs doués réputés pour leur savoir-faire, sont cités dans l’ouvrage. Le précédent livre de référence sur la lutherie avait été rédigé par l’Allemand LUTGENDORFF : Die Geigen und Lautenmacher. Ce dictionnaire, édité en 1904, recensait 4 000 noms.

Le domaine étudié par VANNES ne se limite pas au violon mais s’étend également à la guitare, à la mandoline ou au luth. En face de chaque nom sont indiquées les données biographiques, la production connue assortie d’un jugement de valeur, les collections publiques ou privées qui en possèdent des exemplaires, et enfin, occasionnellement, des indications sur la cote des instruments selon des ventes connues.

Les jugements émis sont sans concession. Ainsi on apprend d’Henry GUNTER, luthier à Scarborough au XIXe siècle, que « son travail a bel aspect mais les fournitures sont médiocres et la sonorité dure » ou que François SALZARD réalise « un travail ordinaire, vernis défectueux, ses violons se vendent couramment : 10 à 15 £ en Angleterre ». Beaucoup n’ont droit qu’à une notice liminaire, leur travail étant demeuré inconnu. Certains noms sortent du lot, et leur notice est beaucoup plus développée, comme c’est le cas pour Gaspard TIEFFENBRUCKER et les membres des familles GUARNERI, VINACCIA, AMATI, GALGLIANO ou REICHEL.

Bien sûr, une place de choix est réservée à Antonio STRADIVARI, dit STRADIVARIUS, référence ultime dans ce domaine. Une grande partie de l’article qui lui est consacré recense les ventes et les prix de ses créations. L’ouvrage est destiné aux amateurs d’instruments à cordes, mais on peut supposer que les collectionneurs ou les antiquaires font également partie du lectorat visé par VANNES. Devant les prix astronomiques atteints par certains violons, ce dernier précise d’ailleurs : « Il serait cependant nécessaire de mettre un frein aux prix de haute fantaisie adoptés aujourd’hui par certains négociants. » Une des valeurs ajoutées de l’ouvrage est la présentation de 1 252 fac-similés des étiquettes des principaux maîtres luthiers français et européens.

Mine d’informations, ce dictionnaire est devenu une référence du genre et a fait l’objet de deux rééditions, en 1951 et en 1959, corrigées et augmentées en deux tomes. Un index alphabétique des auteurs cités figure en fin d’ouvrage. Notons que dans le livre sont insérées quelques pages de “réclames”, dont celles de certains luthiers cités dans le dictionnaire comme, par exemple, Lucien SCHMITT ou Enzo ARASSI.



3 commentaires

    • Bonjour,

      Après cette première édition de 1931, ce livre a été de nouveau édité à Bruxelles en 1951 et 1959 (deux volumes) , mais sous le titre de Dictionnaire universel des luthiers, par les Amis de la musique, avec une autre préface par Giovanni Iviglia et un avertissement d’Ernest Closson . D’autres éditions se sont succédés chez ce même éditeur avec un troisième tome publié en 1985. Cette maison d’édition a apparemment déménagé à Spa : https://data.bnf.fr/15083520/les_amis_de_la_musique_spa__belgique/ . Voici un lien, mais je ne suis pas sûr qu’ils existent encore : http://home.scarlet.be/~tor-4879/librairie.htm.
      Sinon, le livre, l’édition de 1932 présentée ici, ou les versions “belges”, que je ne connais pas (voir peut-être en bibliothèque pour les consulter), peuvent être trouvés sur des sites de ventes de livres anciens et d’occasion comme abebooks, Fnac, Le Furet du Nord, livre-rare-book, mais souvent assez cher, autour de 200-300 euros.
      J’espère vous avoir aidé. Bonne journée.

  1. Bonjour !
    Mon père Tchou Si-ho (ZHU Xi hou) a fait son doctorat à l’Université de Lyon pendant 1937-1942 sur la neurophysiologie, il était passionné de musique et surtout de violon. J’ai trouvé récemment dans ses archives de cette période, qu’il a copié à la main des pages de ce dictionnaire concernant Lucien Schmitt et d’autres luthiers. Je suis ravie de trouver votre site concernant « Essai d’un dictionnaire universel des luthiers » 1932 de René Vannet, je vous remercie infiniment !

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