Agriculture, Elevage, sylviculture, Botanique

Encyclopaedia of agriculture (An)

comprising the theory and practice of the valuation, transfer, laying out, improvement and management of lauded property ; and the cultivation and economy of the animal and vegetable productions of agriculture ; including all the latest improvements ; a general history of agriculture in all countries, and a statistical view of its present state, with suggestions for its future progress in the British isles

Auteur(s) : LOUDON John Claudius

 à Londres, chez LONGMAN, HURST, REES, ORME, BROWN, et GREEN, Paternoster-Row (London, printed for LONGMAN, HURST, REES, ORME, BROWN, and GREEN, Paternoster-Row)
 édition originale
  1825
 1 vol (XVI-1226 p.)
 In-octavo
 carton vert, titre sur une étiquette collée sur le dos du livre
 près de 822 gravures sur bois dans le texte par BRANSTON (illustrated with upwards eight hundred ungravings on wood by BRANSTON), cartes, plans, etc.


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Passionné depuis son plus jeune âge par la botanique, l’horticulture et l’agriculture, l’Écossais John Claudius LOUDON se fait connaître par des articles sur l’économie rurale, sur l’aménagement des jardins en ville comme à la campagne, et particulièrement sur la technologie des serres dont il devient un des principaux promoteurs. Il travaille sur des sujets aussi divers que l’aménagement des squares, les parcs, les cimetières “paysagers”, les villas et cottages ruraux ou les exploitations agricoles. LOUDON se définit avant tout comme un “architecte du paysage” au sens large. Après avoir pu expérimenter ses théories modernes dans le domaine de Tew, il effectue un tour d’Europe pour étudier les techniques agricoles et horticoles, traditionnelles et innovantes pratiquées sur le continent.

Soucieux de mettre à la disposition des jardiniers et des horticulteurs la synthèse de ses travaux, il publie en 1822 une Encyclopaedia of gardening (Encyclopédie du jardinier). Dense et doté d’une riche iconographie, ce livre, réimprimé sans interruption pendant un demi-siècle, rencontre une large audience et achève de rendre LOUDON célèbre dans Îles britanniques et dans toute l’Europe. Encouragé par ce succès, Il compose le présent ouvrage consacré cette fois-ci à l’agriculture, qui paraît en 1825 sous le titre d’Encyclopædia of agriculture.

Enrichissant ses articles de considérations historiques sur l’évolution des techniques, LOUDON analyse le sujet en traitant tout à la fois ce qui relève de la gestion foncière et économique du domaine (“territorial economy”) et ce qui touche à la production agricole en elle-même (“husbandry”), qu’elle soit végétale ou animale. L’auteur rend hommage à deux ouvrages précédents, le Code of agriculture de SINCLAIR et le Complete farmer, mais il entend être plus synthétique, plus accessible et surtout beaucoup plus “moderne” que ses prédécesseurs. Sa profession de foi se résume ainsi : « This work professes to embrace every part of the subject. » Une riche iconographie vient renforcer son propos, mais, handicapé par une arthrite aigüe, LOUDON doit déléguer ce travail à BRANSTON.

Après un rappel historique allant de l’Antiquité au XVIIIe siècle, l’auteur dresse un état des lieux de l’agriculture dans le monde connu, par contrée et par continent. Sa seconde partie, intitulée “Agriculture as a science”, s’attarde sur les données scientifiques “de base” concernant la zoologie, la botanique, la climatologie, la géographie physique, la minéralogie ou encore la pédologie, avant d’aborder les techniques et de présenter les innovations existantes. Il met en avant les avantages de la mécanisation du travail, du redécoupage et de la réorganisation des exploitations, et dispense des conseils pour la construction des bâtiments. Il s’efforce de promouvoir l’apport de la chimie et l’usage des plantes fourragères pour favoriser l’amendement des sols, réduire la jachère et améliorer le rendement, souci qui constitue, depuis des siècles, la grande préoccupation des agronomes.

LOUDON consacre le reste de son encyclopédie à l’état de l’agriculture en Grande-Bretagne (“Agriculture as practised in Britain”) et en Irlande. Sa présentation est exhaustive puisqu’il traite des vergers, des champs de céréales, des terres irriguées ou drainées, des pêcheries, des laiteries, des brasseries ou encore des pâtures et des maladies du bétail. Il s’intéresse aussi de près à la sylviculture et à la lutte contre les animaux et les plantes nuisibles. Loin d’adopter une vision romantique et exaltée de la nature, il place l’ordre, la raison et la géométrie au centre de sa philosophie. Sa conception de la nature est avant tout celle d’un espace totalement organisé, aménagé et maîtrisé par l’homme.

À la suite de considérations générales, il rentre dans le détail en passant en revue les différentes régions du royaume, comté par comté (shire). Cet exercice lui permet de souligner de grandes disparités, en particulier entre le sud de l’Angleterre d’une part, beaucoup plus développé, et d’autre part l’Écosse et le Northumberland, régions plus “traditionnelles” voire arriérées en termes d’organisation agraire et sociale. Tout en comparant la productivité et la valeur économique des différents modèles agricoles britanniques, il s’adresse aux grands propriétaires terriens, aux fonctionnaires et intendants des régions septentrionales pour les encourager à mieux traiter leurs tenanciers et les associer à l’idée de progrès et de développement agricoles : « In adressing landlords, superior agents, valuators, and patrons, to point out the advantages of equitable and liberal conduct to their tenants and dépendants, in discussing the duty of land stewards, ballis, and other serving agriculturists, to recommend habits of order, vigilance and economy, and finally submitting to all classes of readers, the advantage of enlightening the minds and ameliorating the condition of the operative classes. » Cette préoccupation est d’autant plus louable que le mouvement des enclosures renforce alors le pouvoir des grands propriétaires tout en affaiblissant considérablement la petite paysannerie.

Après ce nouveau succès, l’Encyclopædia of agriculture étant plusieurs fois rééditée, l’infatigable LOUDON continuera à alimenter son imposante production bibliographique. En 1826 il fondera le Gardener’s Magazine, le premier du genre uniquement dédié à l’horticulture. Quelques années plus tard, il créera le célèbre Magazine of Natural History et, dans le même temps, enchaînera les publications de livres de référence, dont l’Hortus Botanicus, l’Encyclopedia of Cottage, Farm and Villa Architecture, and Furniture et l’Arboretum et Fruticetum Britannicum. Si l’œuvre de LOUDON n’a pas été traduite en France, elle a cependant influencé nombre d’agronomes et d’horticulteurs, dont notamment les rédacteurs de la Maison rustique du XIXe siècle (présente sur Dicopathe).

 



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire