Dictionnaire universel dogmatique, canonique, historique, géographique et chronologique des sciences ecclésiastiques
contenant l'histoire générale de la religion, de son établissement & de ses dogmes,de la discipline de l'Église, de ses rits, de ses cérémonies & de ses sacrements ; la théologie dogmatique & morale, spéculative et pratique, avec la décision des cas de conscience ; le droit canonique, sa jurisprudence & ses loix, la juridiction volontaire & contentieuse, & les matières bénéficiales ; l'histoire des patriarches, des prophètes, des rois, des saints, & de tous les hommes illustres de l'Ancien-Testament, de Jésus-Christ, de ses apôtres, & de tous les saints & saintes du Nouveau-Testament, des papes, des conciles, des pères de l'église & des écrivains ecclésiastiques, des patriarchats, des sièges métropolitains ou épiscopaux, avec la succession chronologique de leurs patriarches, archevêques et évêques, des ordres militaires & religieux, des schismes & des hérésies. Avec des sermons abrégés des plus célèbres orateurs chrétiens, tant sur la morale que sur les mystères, & les panégyriques des saints. Ouvrage utile non seulement aux pasteurs chargés par état des fonctions du saint ministère, mais aussi à tous les prêtres séculiers ou réguliers, & généralement à tous les fidèles de toutes les conditions
Auteur(s) : RICHARD Charles-Louis
BERENGER, HENAULT, GIRAUD Jean-Joseph, GERARD, HUBERT
Plus d'informations sur cet ouvrage :
Prédicateur dominicain, Charles-Louis RICHARD consacre sa vie à la défense de la religion catholique et de la papauté. Prêtre réfractaire, il est contraint à l’exil en Belgique sous la Révolution. Rattrapé par les troupes françaises, il finira fusillé en 1794. RICHARD s’affirme comme un adversaire déterminé des philosophes, en particulier de VOLTAIRE. Une des ses œuvres les plus connues est un pamphlet intitulé Voltaire parmi les ombres. Ce réquisitoire se présente sous la forme d’une série de quinze entretiens imaginaires entre VOLTAIRE et d’autres penseurs disparus, tels PASCAL, BOSSUET, BAYLE, SPINOZA, MACHIAVEL, MARC-AURÈLE et BOILEAU. Le pamphlet s’achève par la condamnation sans appel des œuvres du philosophe, effacées symboliquement des tables de la gloire et de l’immortalité : « Fausse philosophie. Abus et fanatisme de la raison… Indifférence criminelle sur la religion et le culte. » D’ALEMBERT et l’ensemble des Encyclopédistes font également partie de ses cibles privilégiées.
RICHARD cherche à combattre l’esprit des Lumières, et plus particulièrement les critiques sur la religion par la controverse et la rhétorique. En opposant aux idées nouvelles des arguments étayés et développés, il construit ce qu’on pourrait appeler une philosophie chrétienne de combat. Dans son étude (voir les liens ci-dessous) Nadine VANWELKENHUYZEN le décrit comme un « antiphilosophe » entièrement tourné vers la défense de la foi. Ce faisant il adopte et promeut même involontairement la démarche rationaliste de ses adversaires philosophes.
Résultat d’un long travail et de la grande érudition personnelle de RICHARD, ce Dictionnaire universel se veut une réponse purement catholique au grand projet encyclopédique. Pour le réaliser, l’auteur a pu compter sur l’aide et la participation d’une équipe rédactionnelle qui apparaît sur la page de titre sous le terme : « Autres religieux dominicains des couvents du faubourg Saint-Germain & de la rue Saint-Honoré ». Parmi ceux-ci, on peut identifier les pères Pierre BÉRANGER et HUBERT, bibliothécaires de l’Annonciation, le père GÉRARD du couvent du noviciat-général, le père HÉNAULT, et surtout le dominicain Jean-Joseph GIRAUD directement associé à RICHARD sur la page de titre du supplément de 1765.
Ce dictionnaire universel réalise la synthèse de nombreux travaux antérieurs comme celui de dom CALMET sur la Bible (présent sur Dicopathe) ou ceux du père MAMACCI. Certains termes font l’objet d’un véritable traité, comme par exemple l’article Grâce qui occupe un bon nombre de pages. Le mot Dieu est subdivisé en sept parties, chacune comprenant une série d’affirmations parfois étayées de preuves, suivies d’objections susceptibles d’être soulevées et enfin de réponses à ces dernières. Les descriptions des sièges archiépiscopaux et épiscopaux sont accompagnées de la liste complète des prélats qui en ont eu la charge, ainsi que des conciles et synodes qui s’y sont tenus.
À la fin du tome de supplément se trouvent trois longues dissertations dont une sur l’embryologie sacrée, c’est–à–dire sur le salut des enfants à naître. Dans une autre dissertation RICHARD s’interroge sur la validité du mariage d’un converti avec une catholique, pour le cas où la première femme épousée selon les rites de son ancienne religion serait encore en vie.
Bien qu’il n’apparaisse pas dans cette première édition, le terme de Bibliothèque sacrée sera par la suite accolé au titre et même placé en premier au point de devenir le titre principal dans les bibliographies postérieures et dans l’édition de 1822.