Poids et mesures

Dictionnaire universel des poids et mesures anciens et modernes

contenant des tables des monnaies de tous les pays

Auteur(s) : DOURSTHER Horace

 Amsterdam, Holland, Meridian Publishing Co, po box 4061,
 fac-similé datant de 1965 de l'édition originale
  1840-1965
 1 vol (IV-603 p.)
 In-octavo
 demi-chagrin noir, dos à cinq nerfs orné de fils dorés


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Toutes les sociétés humaines ont un jour éprouvé la nécessité d’exprimer les tailles, les volumes, les distances, les quantités et les masses dans des unités de mesure fixes destinées à organiser la vie quotidienne et à clarifier la vie économique. Dès la haute Antiquité, d’innombrables systèmes se sont succédé, en se superposant, voire en cohabitant au sein de la même contrée. Une certaine diversité régionale et même locale, génératrice de fastidieuses opérations de conversion, demeurera très longtemps la norme. Ainsi en Occident, malgré quelques tentatives pour imposer une nomenclature unique, les poids et mesures ne cesseront de varier selon les régions, les villes, les corporations, et même selon la nature de l’objet mesuré. Difficulté supplémentaire, chaque unité était souvent découpée en de complexes subdivisions, qui nécessitaient de laborieux calculs pénalisant les échanges et la recherche scientifique.

En 1789, on estimait qu’il existait en France plus de sept cents unités de mesure différentes. Un des grands chantiers de la Révolution française sera de mettre en place un système unique décimal basé sur des référents universels, invariables, reproductibles et vérifiables ; essentiellement le mètre, le kilogramme et le litre. C’est la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795) qui arrêtera la nomenclature des unités de mesure de surface, de capacité et de poids. Obligatoire à partir de 1801, ce système se diffuse en Europe à l’occasion des conquêtes napoléoniennes. Une nouvelle science va même émerger à cette occasion : la métrologie. Pour autant, le nouveau système métrique décimal va se heurter à de nombreuses résistances, y compris en France où, en 1840, l’État doit finalement déclarer illégal tout autre système de mesure. Le développement des échanges commerciaux, l’amélioration des transports et des moyens de communication, ainsi que l’action d’états centralisateurs, sont autant de facteurs qui favorisent une réelle simplification ; mais une certaine complexité restera encore longtemps de mise au niveau international – le Royaume-Uni cultivant là encore sa singularité -, ce qui encourage la publication d’ouvrages pratiques, tel ce Dictionnaire universel des poids et mesures anciens et modernes, publié à Bruxelles en 1840 par les soins de la maison d’édition Hayez.

L’auteur en est un certain Horace DOURSTHER, au sujet duquel nous ne disposons d’aucune information personnelle. À le lire, il n’aurait entrepris la rédaction de ce livre qui, au final, s’avèrera volumineux, que pour son seul usage ; mais, jugeant ʺqu’il ne serait pas sans utilité”, et encouragé par des amis, il décidera finalement d’en publier une version abrégée et remaniée. L’auteur a réalisé un important travail de recherche et de synthèse d’un ouvrage qui, loin de se résumer à une simple table de conversions et d’équivalences, se révèle une mine d’informations : “La nomenclature de ce dictionnaire comprend tous les poids et mesures mentionnés dans les principaux écrits, ainsi que les termes qui servent à les désigner dans les langues étrangères. On y trouvera en outre des détails sur le jaugeage des navires, des futailles et des mesures de capacité, et sur le cubage des bois de charpente ; un tableau du tonneau de mer ou d’affrètement de la plupart des marchandises ; des données suffisantes sur la mesure des surfaces et des volumes, sur la division du cercle, et sur celle du temps ; un tableau du titre des métaux précieux dans les différents pays ; des tables des principales monnaies anciennes et modernes ; une table du poids spécifique des corps.”

Il en résulte un ouvrage très complet, avec de multiples tableaux d’équivalences. Nous y retrouvons les unités de mesure d’autrefois -dont beaucoup sont empruntées à la morphologie humaine et à la nature, comme la coudée, le doigt, la palme, le pied, le pas, ou encore la toise et la brasse -, mais également toutes les unités de mesure, dont les monnaies “contemporaines” alors utilisées en Europe et dans le monde, et ce dans tous les domaines : commerce, armée, géographie, navigation, capacités, industrie, cadastre, etc. La lecture du livre donne l’occasion au lecteur de découvrir la valeur du carat à Coromandel ; du metze autrichien ; du pied carré à Ostende, Rostock ou Zurich ; du candy à Bangalore et à Bombay ; de la condorine au Japon et en Chine ; du wakéa en Abyssinie ; du juchart suisse ou encore de l’Oootan, utilisé à Sumatra pour peser le camphre et le benjoin. DOURSTHER ne s’étend pas outre mesure sur l’histoire et l’étymologie des produits, son objectif se limitant essentiellement à procurer des données pratiques et à permettre les conversions. À ce titre, son ouvrage se révèle une véritable petite encyclopédie qui, en dépit d’informations devenues obsolètes en quelques décennies, reste toujours très utile aux historiens et aux chercheurs.

Quelques exemples

*AMMA : Mesure de longueur des anciens. En Égypte, l’amma philétérien, ou petite chaîne d’arpentage, 10e du stade philétérien, se divisait en 6 acènes 10 orgyies = 50 coudées de 2 pieds 40 coudées philétériennes : 60 pieds 21.6 mètres = 23.6225 yards. En Grèce, l’amma, ou petite chaîne, 10e partie du stade grec ou italique, 6 acenes = 10 orgyies = 12 bême-diploun = 24 bême-aploun = 40 coudées naturelles = 60 pieds grecs = 18 mètres = 19.6854 yards. Les Hébreux donnaient le nom d’amma à la coudée royale ou sacrée, que l’on appelait également amma hakkodesch (coudée du sanctuaire) et amma chelcelim (coudée des vases). Voyez Coudée.

*BAUSCH : Bauscht, Buscht, Bust. Mot que l’on emploie dans les papeteries d’Allemagne pour désigner un nombre de 181 feuilles de papier.

*FIERDINGKAR, FIERDIGKAR. En allemand viertel, en français quart. Mesure sèche et agraire au Danemark. Le fierdingkar, mesure de grains, quart du skieppe ou du fierding – 2 ottingkar (868) = 4 sextingkar (16″) = 4 pots danois = 243 pouces cubes danois = 219.15 pouces cubes de Paris = 7.654 pintes anglaises = 4.35 litres. Le fierdingkar, mesure de superficie, quart du skiepper hartkorn ou 32e du toende sædeland = 3 albums = 12 penge = 70 perches carrées = 7000 pieds carrés = 6534.53 pieds carrés de Paris = n 6.8953 ares. FIERDINGSPUND. Nom danois du quart de la f6 ou quarteron.

*COVID (!), COVIR, COBIT, COVIDO, COBIDO, COBRE, CUBIT : Mesure de longueur et d’aunage, principalement usitée dans les Indes orientales, et dérivant du cubil anglais ou du covado du Portugal. Cette mesure porte souvent, en Inde, le nom de hath, haut, hasta, astah ou esto, etc.



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