Géographie de la France, Organisation administrative de la France, Description de la France

Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne, et de la Nouvelle France

traitant de tout ce qui y a rapport : soit géographie, étymologie, topographie, histoire, gouvernement ecclésiastique, civil, & militaire ; justice, finance, commerce, ou curiosité. Dans lequel on trouvera, les noms, la situation et la description de toutes les provinces, fleuves, rivières, villes, bourgs, villages, paroisses & communautez du royaume. Et sur chaque lieu : le nombre des habitans, leurs moeurs, coutumes & négoces particuliers. Les archevêchez, évêchez, abbayes, prieurez, chapitres, cures & leur revenu. Les pairies, duchez, principautez, marquisats, comtez, vicomtez, baronies, siries, châtellenies, & autres fiefs considérables. Les gouvernemens, leur étendue & leurs officiers. Les conseils royaux, parlemens, chambres des comptes, cours des aydes, présidiaux, bailliages & autres juridictions, avec leurs ressorts. Les forêts, mines, minières, eaux minérales, & autres matières intéressantes

Auteur(s) : SAUGRAIN Claude-Marin, MOULINET des THUILLERIES Claude du (abbé)

 A Paris, chez SAUGRAIN père, quai des Augustins, pres la rue Gist-le-Coeur, la veuve J. SAUGRAIN, au milieu du quai de Gêvres, à la Croix-Blanche, Pierre PRAULT, à l'entrée du quai de Gêvres, au Paradis
 
  1726
 3 vol : tome 1. A-F(LII-1303), tome 2. G-R (1432), tome 3. S-Z (1414). numérotation par colonnes, 2 par page
 In-folio
 basane havane marbrée, dos à six nerfs orné de filets, fleurons et motifs dorés, pièce de titre et de tomaison de maroquin vert et rouge
 bandeaux décoratifs, lettrines ornées, culs-de-lampe


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Claude-Marin SAUGRAIN, syndic de la corporation des libraires de Paris, descend d’une lignée de libraires-imprimeurs. En 1723, il publie un Code de la librairie et imprimerie de Paris, rédigé par le chancelier d’AGUESSEAU, mais cet ouvrage passera à la postérité comme le Code Saugrain. Sa maison d’édition est spécialisée dans les ouvrages juridiques et géographiques.

Sorti en 1709, réédité et augmenté en 1720, le Dénombrement du royaume présentait un panorama de la France à partir des mémoires des intendants et des commissaires. Le pays y est divisé en généralités, découpées ensuite en élections, celles-ci regroupant des paroisses, elles-mêmes divisées en feux. L’ouvrage donne des indications pratiques (distances par rapport aux villes proches et à Paris), et détaille les institutions présentes dans les localités (maréchaussées, greniers à sel, évêchés, etc.). Ce livre demeure de nos jours une mine d’informations pour les historiens, mais également une référence incontournable pour qui souhaite étudier l’organisation administrative et la démographie de la France de l’époque.

L’idée vient à SAUGRAIN, fort du succès du Dénombrement du royaume, de rédiger, à partir de la considérable documentation déjà rassemblée, un ouvrage « dans un ordre alphabétique & donc commode ». Une souscription est lancée en 1725 pour l’acquisition de trois volumes au prix de 60 livres chacun. Pour corriger les erreurs et valider les informations, l’éditeur « a fait imprimer 20 000 mémoires divisés par articles » qui sont envoyés dans les paroisses « afin que les personnes intelligentes de ces lieux prissent la peine de marquer elles-mêmes sur chaque article ce que nous souhaitons de savoir ». Le modèle en est présenté avant l’introduction. Néanmoins l’avertissement des libraires confesse qu’il ne leur est revenu qu’un nombre modeste de mémoires souvent mal complétés.

Pour l’aider dans sa tâche, SAUGRAIN fait appel à un érudit : l’abbé Claude du MOULINET des THUILERIES. Ce dernier rédige le plan de l’ouvrage, une longue introduction, et même l’article consacré à sa ville natale de Sées. L’introduction au Dictionnaire de la France, après un rappel historique remontant aux Gaulois, dresse un état détaillé de l’organisation géographique, ecclésiastique, militaire, judiciaire et administrative du pays.

Chaque notice précise la province, le diocèse, le parlement, la population recensée et les autres juridictions auxquelles les localités sont rattachées. Selon les cas et l’importance du lieu, des précisions sont apportées sur la géographie physique, les monuments remarquables, l’histoire et l’économie locale. Simple d’utilisation, ce dictionnaire est accessible au plus grand nombre mais, tout en restant coûteux, il est particulièrement utile « à l’homme d’État, à l’homme de guerre, aux ecclésiastiques, aux magistrats, aux financiers, aux négociants, aux voyageurs, à ceux qui ne cherchent qu’à orner leur esprit, & même aux savans ».

Ce dictionnaire est divisé en plusieurs parties. Après le royaume de France proprement dit, il traite des principautés et territoires plus ou moins autonomes ou sous souveraineté étrangère, du moins théorique. On trouve ainsi le Comtat-Venaissin, la principauté de Dombes, les duchés de Lorraine et de Bar. Une dernière partie est consacrée la France “outre-mer”. Intitulée « Nouvelle France, isles et autres colonies françaises », elle décrit le Canada français (Nouvelle France), la Louisiane dont la capitale, la Nouvelle-Orléans, a été fondée moins de huit ans auparavant, les Antilles françaises, avec la florissante colonie de Saint-Domingue, la “France équinoxiale” (la Guyane), l’Océan indien, les comptoirs africains et les établissements situés en Inde.

La colonisation est alors en plein essor, et la France l’un des acteurs principaux de ce mouvement d’expansion. Les localités importantes étant encore assez rares, les descriptions s’attardent sur les lieux-dits, les reliefs, les lacs, les fleuves et rivières. Les peuples autochtones font également l’objet d’articles détaillés. C’est ainsi qu’on y retrouve les Abénakis et les Tsonnontouans du Canada, les Natchez de Louisiane, les Galibis de Guyane et de multiples autres peuplades citées par des voyageurs mais difficiles à identifier précisément aujourd’hui. Le tome trois s’achève par une série d’additions, dont un très long chapitre sur Yvetot, issues de mémoires parvenus à SAUGRAIN alors que le dictionnaire était déjà sous presse.

Exemple de notice : L’Abergement-de-Sainte-Colomère

« Dans la Bourgogne, diocèse de Besançon, parlement & intendance de Dijon, baillage, grenier à sel de Châlons, recette d’Auxonne, a 312 habitans. Ce lieu est situé dans un pays de bois & de plaines, la hameau de Charmois en dépend. »



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