Médecine, Chirurgie

Dictionnaire portatif de médecine, d’anatomie, de chirurgie, de pharmacie, de chymie, d’histoire naturelle, de botanique et de physique

qui contient les termes de chaque art, leur étymologie, leur définition & leur explication, tirés des meilleurs auteurs ; avec un vocabulaire latin & françois, & un grec-latin & françois, à l'usage de ceux qui lisent les auteurs anciens. Ouvrage utile à ceux qui pratiquent les arts, & nécessaire aux étudiants

Auteur(s) : LAVOISIEN Jean-François

 à Paris, chez Théophile BARROIS le jeune, libraire, quai des Augustins, n°18
 nouvelle édition, corrigée & augmentée (la première date de 1764)
  1793
 1 vol (IV-717 p.)
 In-douze
 veau havane, dos à cinq nerfs, caissons ornés de fleurons dorés, titre en lettres dorées
 bandeau décoratif


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Les informations dont nous disposons sur Jean-François LAVOISIEN sont succinctes et se limitent à celles figurant sur la page de titre. Il a occupé la fonction de chirurgien dans les hôpitaux des armées du roi avant de se retirer dans sa ville natale d’Eu où il exercera la profession de maître en chirurgie. En 1764 il publie la première version de son Dictionnaire portatif de médecine qui sort en deux tomes. À cette époque, le public, attiré par les ouvrages de vulgarisation scientifique, se rend volontiers acquéreur de dictionnaires dits portatifs. Dans le domaine de la médecine, les dictionnaires contemporains les plus en vogue sont ceux de VANDERMONDE, de 1759, et de GUYOT, de 1763.

Du fait de son parcours professionnel, LAVOISIEN se présente comme un homme expérimenté dans la pratique de la médecine et plus particulièrement de la “chirurgie d’urgence” propre au monde militaire. Fort d’avoir formé de multiples assistants, l’auteur du dictionnaire vise en priorité la clientèle des apprentis médecins ou chirurgiens. L’ouvrage est remanié et paraît en 1771 enrichi de 600 articles nouveaux et de 500 autres corrigés et augmentés. En raison de son succès ce dictionnaire est de nouveau publié en 1793 ; il s’agit de l’édition ici présentée. Elle paraît à un moment où, du fait la suppression des corporations par la Révolution, les statuts de médecin et de chirurgien sont désormais unifiés, et l’enseignement des deux disciplines se trouve regroupé dans des écoles de santé.

Comme le laisse entendre le titre à rallonge de son ouvrage, le but de LAVOISIEN est de proposer un outil pratique, capable de fournir une terminologie médicale “de base” et un vocabulaire des sciences annexes « qui ont rapport à l’art de guérir », large définition recouvrant le caractère éclectique du contenu. Soucieux d’épargner de longues lectures à son public, il ne manque jamais, dans ses définitions, de se référer à de nombreux auteurs et spécialistes, tels que LINNÉ, WINSLOW, COL de VILLARS, TARIN, TOURNEFORT et SAVERIEN.

Au XVIIIe siècle la médecine est en voie de modernisation. Depuis l’édit de Marly de 1707, les études médicales sont strictement encadrées, et l’exercice de la médecine est interdit aux non-qualifiés. En 1743, la profession de chirurgien se distingue définitivement de celle des barbiers et acquiert ainsi la reconnaissance de son rôle médical. Malgré de nombreuses innovations, en particulier dans les domaines de l’anatomie et de la physiologie, la théorie médicale reste encore largement tributaire de l’héritage médiéval et même antique.

Les auteurs anciens comme GALLIEN, HIPPOCRATE ou AVICENNE demeurent des références incontournables, même si beaucoup de leurs principes, comme celui des saignées et la fameuse théorie des humeurs, commencent à être de plus en plus contestés. Issue du monde gréco-romain, la terminologie médicale, à l’instar de la majeure partie du langage scientifique utilisé, nécessite la maîtrise de tout un vocabulaire aussi bien grec que latin. Ce recours aux langues anciennes explique le soin pris par l’auteur à détailler systématiquement l’étymologie des mots et la présence, en fin de dictionnaire, de lexiques latin-français et grec-français.

L’ouvrage destiné à un public estudiantin est édité dans un format réduit afin d’être meilleur marché. C’est pourquoi les définitions y sont souvent peu développées, l’auteur se contentant de donner les grandes lignes tout en laissant au lecteur le soin d’en connaître les détails grâce à des lectures ou à des cours de faculté. Ponctuellement le dictionnaire fait référence à des pratiques superstitieuses et même à l’alchimie qu’il considère comme « un art sans savant, dont le début est de mentir, le milieu de travailler & la fin de mendier ».

L’ouvrage de LAVOISIEN a été utilisé par les étudiants jusqu’au début du XIXe siècle, où il deviendra vite obsolète suite aux considérables progrès scientifiques qui déboucheront bientôt à une véritable révolution médicale.



Un commentaire

  1. Il semble que la seconde édition de ce dictionnaire portatif de J-F Lavoisien date de 1771 (en deux tomes) : cette édition de 1771 a été numérisée par Google.
    L’édition que vous présentez (1793) serait donc la troisième. Elle a été aussi numérisée par Google.
    Le dictionnaire manque à la BNF. Quelques-uns des articles consultés m’ont paru remarquables.
    Merci pour vos articles, eux aussi remarquables !

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