Occitan (langue), Rouergat (Langue), Aveyron (France)

Dictionnaire patois-français du département de l’Aveyron

Auteur(s) : VAYSSIER Aimé (abbé)

 Rodez, imprimerie de veuve E. CARRERE, libraire, place de la cité
 édition originale
  1879
 1 vol (LXIII-656 p.)
 In-quarto
 demi-cuir fauve, dos à quatre nerfs, titre doré


Plus d'informations sur cet ouvrage :

L’abbé Aimé VAYSSIER, licencié ès lettres, professeur à Rodez puis, à partir de 1864, supérieur du petit séminaire de Belmont, se fait connaître par ses publications pédagogiques sur la rhétorique, la poétique et la composition française. C’est, semble-t-il, de sa propre initiative qu’en juillet 1863 il écrit aux membres de la Société des lettres de l’Aveyron pour leur proposer de rédiger, avec leur aide et leur soutien, un « dictionnaire du patois rouergat ».

Depuis le début du XIXe siècle, les langues régionales connaissent alors une certaine renaissance, comme en témoignent par exemple la fondation du Félibrige ou le renouveau littéraire et linguistique breton. Les parlers locaux désignés comme des “patois” n’échappent pas à ce mouvement. Ainsi, pour citer quelques exemples, un Dictionnaire du patois du Bas-Limousin (Corrèze) est publié dès 1821, un Dictionnaire patois-français à l’usage du département du Tarn en 1845, et un Dictionnaire gascon-français, dialecte du département du Gers en 1863.

Défini par VAYSSIER comme « plus près du latin que la langue française usuelle » , le parler de l’Aveyron, ou rouergat, du nom du Rouergue, ancienne appellation de la province, se rattache au languedocien, qui lui-même constitue une branche de l’occitan.

Dès le XVIIIe siècle, BOISSIER de SAUVAGES faisait figure de pionnier avec son Dictionnaire languedocien-français, également présent sur Dicopathe, mais cet ouvrage se concentrait sur les idiomes d’une zone circonscrite aux Cévennes. Pour l’Aveyron, malgré l’œuvre littéraire en occitan d’auteurs et d’érudits locaux comme PEYROT, COCURAL ou DUVAL, un travail linguistique et lexicographique approfondi du rouergat restait à accomplir.

S’il utilise lui-même le mot “patois”, VAYSSIER ne met aucun mépris dans ce terme. En référence aux troubadours de langue d’oc du Moyen Âge, il rappelle que « notre vieille langue patoise pouvait être reine… elle n’est que paysanne, mais elle n’a pas à rougir de son origine, ni de sa parenté ». Dans son introduction il répond aux préjugés concernant les langues locales : « Reprocher au patois de n’avoir pas de règles fixes, c’est faire preuve d’ignorance et montrer qu’on ne le connaît pas… Le patois rouergat est une vraie langue. »

Avant la préface, VAYSSIER présente l’alphabet utilisé pour l’idiome aveyronnais. L’orthographe n’étant pas encore fixée, il élabore un système de transcription, en collaboration avec la Société des lettres. Cet alphabet compte 23 lettres, le k, le v et le w étant absents, et recense certaines spécificités de prononciation, par exemple, le ch se prononçant tch. Ce travail d’élaboration d’une graphie phonétique, basée sur le français pour transcrire l’occitan, sera par la suite repris et complété par MISTRAL. L’auteur tente d’embrasser un lexique le plus large possible, comprenant aussi bien la botanique, la gastronomie, les métiers, la religion que les proverbes ou les dictons.

VAYSSIER achève son dictionnaire en 1873, mais il continuera à retravailler son texte, prenant en compte les remarques et les observations qui lui auront été faites, et ce, jusqu’à sa mort en août 1874. Une souscription est lancée à la fin de 1875 pour la publication du dictionnaire, mais le livre ne sort effectivement qu’en mai 1879.

En préambule de l’ouvrage, une notice sur l’abbé VAYSSIER, datée d’octobre 1875 et rédigée par l’abbé Hilarion TRUEL, supérieur du petit séminaire Saint-Pierre de Rodez, retrace la vie et la carrière de l’auteur.

Quelques exemples

*Alt-en-ploud (D’) : de haut en bas, entièrement.

*Alfoycous : sans façons, mal élevé, mal appris.

*Friboulo : thym commun.

*Destrompolat : détraqué, déragé, dépenaillé.

*Pindoula (se), s’espindoula : se suspendre pour se balancer, pour s’amuser ou pour atteindre plus haut.

*Ocrochounir (s’) : s’accroupir, se courber, se rapetisser.

*Per quicòm o per quicòm mai : pour une raison ou pour une autre.



2 commentaires

  1. Je suis très intéressée par la traduction des expressions aveyronnaises en patois.
    Suis originaire de Castanet, près de Rieupeyroux.
    J’ai quitté la région en 1969, suis allée à Paris, puis installée à Niort depuis 1993, que me conseillez vous comme livre ou dictionnaire ?
    Merci en attendant de vos nouvelles
    Jeannine Sabourin, née DELTOR.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire