Héraldique et blasons, Noblesse française

Dictionnaire historique et héraldique de la noblesse française

rédigé dans l'ordre patronymique, d'après les archives des anciens Parlements, les manuscrits de d'Hozier et les travaux des auteurs, contenant un vocabulaire du blason, la notice des familles nobles existant actuellement en France, avec la description et le dessin de leurs armes

Auteur(s) : DAYRE de MAILHOL Camille Philippe

 Paris, direction et rédaction, 33, rue Jacob
 édition originale
  1895-1897
 3 vol
 In-quarto
 demi-chagrin noir, dos à cinq nerfs, caissons et coiffes ornés de motifs floruax dorés, titre et tomaison en lettres dorées
 lettres ornées, blasons et armoiries, planche en couleur des émaux, culs-de-lampe


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Magistrat de profession, Camille Philippe DAYRE de MAILHOL est l’auteur de nombreux dictionnaires et codes traitant de sujets divers, allant du droit aux postes et télégraphes jusqu’à l’art du cérémonial, en passant par l’administration, la police, les chemins de fer, la cryptographie, la pêche et la chasse. Mais la grande passion de sa vie aura été l’héraldique et l’histoire de la noblesse française. Signalons au passage que le nom de DAYRE de MAILHOL est attaché à une famille noble du Languedoc.  Après avoir entrepris un patient travail de recherche, les trois tomes de son Dictionnaire historique et héraldique de la noblesse française sont publiés entre 1895 et 1897.

Pour réaliser son livre, DAYRE de MAILHOL a pu mener ses investigations dans divers fonds d’archives, et en particulier ceux des anciens parlements provinciaux qui se trouvaient être de véritables chasses gardées pour les aristocrates sous l’Ancien Régime. Il a également pu étudier les livres des principaux auteurs ayant déjà traité le sujet, dont le fameux Armorial général de France. Cet ouvrage, entrepris à la suite de l’édit royal de 1696 sous la supervision de Charles René d’HOZIER, généalogiste et juge d’armes du roi, et qui a nécessité un titanesque travail de recensement et d’enregistrement des blasons et des armoiries utilisés en France, sera réalisé entre 1696 et 1710. Une version révisée et actualisée de l’Armorial verra le jour entre 1738 et 1768. Réalisée par Louis Pierre et Antoine Marie d’HOZIER, elle comprendra au final dix volumes. Selon ses dires, DAYRE de MAILHOL se félicite d’avoir eu accès aux manuscrits originaux de cette véritable encyclopédie héraldique.

En introduction, l’auteur souligne, avec une pointe d’ironie, que dans la République française la noblesse n’existe plus en tant que corps constitué doté de privilèges et bénéficiant de charges réservées, la Révolution ayant “bouleversé notre état social, en créant pour tous les citoyens une égalité relative”, mais qu'”on aurait tort de croire que, parce que nous vivons sous un régime démocratique, les titres de noblesse n’ont plus aucune valeur”. Ainsi, être assimilé à la noblesse, revendiquer une ascendance célèbre, plus ou moins directe, reste incontestablement un élément très valorisant qui permet d’être considéré comme appartenant à une certaine élite. Dans la haute bourgeoisie, le monde des affaires et de l’argent, la recherche d’une particule et du prestige social qui lui est associé, plus ou moins abusivement selon les cas, reste une obsession très répandue.

De fait, DAYRE de MAILHOL évoque les difficultés qu’il a rencontrées durant sa collecte d’informations, ayant été confronté aux réticences voire à l’hostilité de beaucoup de familles qui, abusivement considérées comme nobles, n’ont pas hésité à proférer à son encontre des injures ou des menaces, “faisant sommation de ne pas nous occuper de leur famille”. Au cours de ses recherches, l’auteur a été conduit à écarter des patronymes qui, bien que dotés de particule, n’étaient pas issus de titres de noblesse, la confusion “qui excite la vanité et flatte l’amour-propre” ayant souvent été entretenue à dessein par les intéressés. Avec la publication de ce livre nous pouvons donc imaginer que l’auteur ne s’est pas fait que des amis, d’autant que par ailleurs nous pouvons y relever des lacunes et de nombreuses absences comme, par exemple, celle de la famille LAFAYETTE.

Chaque notice contient un bref historique de la famille, avec son origine géographique et le recensement des différentes branches qui, au fil des alliances, sont nées au cours des siècles. Il est arrivé que beaucoup de maisons anciennes, d’origine dite “chevaleresque”, se soient éteintes pour se trouver “revitalisées” par le biais de la légitimation de fils naturels, de transmission ou d’adoption. Dès la Renaissance, la monarchie, en mal de revenus, avait instauré la vénalité des offices, permettant ainsi à la noblesse de reconstituer ses effectifs. Par le biais de l’achat d’une charge ou d’un office, il était possible d’acquérir la noblesse dite “de robe”. C’est ainsi qu’une grande partie des familles bénéficiant d’un titre ont pu rejoindre l’aristocratie en accolant le plus souvent le nom d’un domaine à leur patronyme, au moyen d’une particule. La noblesse d’Empire est intégrée dans l’ouvrage de DAYRE de MAILHOL, à l’instar de BERTHIER, prince de WAGRAM.

Les éventuels personnages illustres, le plus souvent présentés de manière assez sommaire, font parfois l’objet d’une véritable petite biographie. Il arrive que l’auteur se fende d’une courte notice indiquant le ou les représentants actuels de la maison présentée. Ainsi, Auguste de LAFON de JEAN-VERDIER, magistrat peu connu, figure à la fin de la longue notice consacrée à sa maison et à ses ancêtres.

Mais le point fort de cet ouvrage reste la présentation des blasons, la plupart du temps représentés en images au début des articles. Chaque blason est ensuite décrit en détail à la fin de l’exposé, dans un chapitre en italique rédigé à l’aide d’un langage propre à la science héraldique. Un Vocabulaire du blason a d’ailleurs été joint à l’ensemble par l’auteur, afin d’en expliciter les termes au grand public. Le blason de la famille DE KERROS est ainsi détaillé : “Armes : d’argent, à la fasce d’azur accompagnée de trois coquilles de même. Devise : Graz ha speret. Couronne comtale (sceau de 1715 environ). Supports : deux lions.” Autre exemple avec les armoiries de la famille DE VISIEN : “Armes : d’azur au chevron d’or, accompagné en chef de deux étoiles d’argent et en pointe d’une rose de même. Couronne de comte. Supports : deux lions. Devise : Coelum et patria. Cri : Si vis, in te vis.”

L’année du décès de son auteur, soit en 1898, le Vocabulaire du blason est publié indépendamment. Quant à l’héraldique, elle ne cessera d’inspirer de nouveaux dictionnaires, parfois généraux, parfois centrés sur un pays ou une région, une des références du genre restant celui publié en 1974 par Georges de CRAYENCOUR.



2 commentaires

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