Histoire, Historiographie, Religion, Philosophie, Mythologie

Dictionnaire historique et critique – 1720

Auteur(s) : BAYLE Pierre

 à Rotterdam, chez Michel BOHM
 troisième édition, revue corrigée et augmentée par l'auteur
  1720
 4 vol (pagination continue entre les quatre tome : XX-3132 p.)
 In-folio
 veau brun, dos à six nerfs, caissons ornés de motifs dorés
 vignette allégorique sur la page de titre (la même que sur la première édition de 1697), bandeau à la gloire du duc d'Orléans, régent de france au début de l'épitre dédicatoire au tout début du premier tome, dessiné et gravé par Bernard PICARD


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Ce dictionnaire constitue une nouvelle édition du célèbre dictionnaire de Pierre BAYLE (deux autres éditions datées de 1697 et de 1715 sont présentées sur Dicopathe). Ces rééditions successives témoignent du succès de l’ouvrage qui demeurera une référence tout au long du XVIIIe siècle et jusqu’au XIXe siècle. Ce monument éditorial sera d’ailleurs surnommé “l’arsenal des Lumières” en raison de son érudition, de son esprit encyclopédique et de son sens critique. VOLTAIRE en fait l’éloge, et le roi de Prusse FRÉDÉRIC II aurait déclaré que ce dictionnaire « était le bréviaire du bon sens, et que c’est la lecture la plus utile que les personnes de tous rangs et de tous états puissent faire ».

À sa mort à Rotterdam en 1706, Pierre BAYLE lègue à LEERS, son éditeur, des articles prévus pour un supplément au dictionnaire. Ce dernier cède à son tour son fonds aux libraires-imprimeurs FRITSCH et BOHM de ROTTERDAM, qui délèguent la direction de l’ouvrage à Prosper MARCHAND. La tâche de celui-ci s’avère très ardue car BAYLE ne reproduisait pas in extenso les citations dans ses notes, se contentant d’indiquer les références des ouvrages de sa propre bibliothèque. Toutes les lacunes ne pourront être comblées, certains livres n’ayant pu être retrouvés. Cette carence explique la présence de rubriques “Articles obmis” avec de nombreux trous, et fonde la suspicion que MARCHAND aurait pu amender, voire inventer, le contenu de certains articles.

Les ajouts de cette nouvelle édition sont signalés par le symbole §, une petite main stylisée indiquant pour sa part ce qui date de la seconde édition. Autre modification, le texte des articles n’est plus uniformément en haut des pages, mais à la suite des notes du précédent article.

Cette troisième, ou quatrième édition si on intègre l’édition de Genève de 1715, que l’on appelle parfois “l’édition Marchand”, est annoncée dès 1714 par un prospectus, mais elle est devancée en 1715 par celle de Genève, prétendument désignée sur la page de titre comme étant “de Rotterdam“. L’œuvre est dédiée au Régent, le duc d’ORLÉANS, dont le portrait était accompagné à l’origine de vers élogieux de LIMIERS sur son œuvre économique et financière (« Vois comme par ses soins, en métal transformé, le papier enrichit le Français alarmé… »). La retentissante banqueroute de LAW étant survenue entre-temps, on rogne en hâte sur le cuivre ce texte inapproprié qui aurait inévitablement prêté à la raillerie. Notons que les quelques exemplaires ayant conservé cette épître sont rares, très recherchés et qu’ils ont, de ce fait, engendré des faux et des contrefaçons. Précisons que l’édition de 1730, sortie à Amsterdam, prétend être la quatrième édition, alors qu’il s’agit en réalité de la cinquième. En fin de tome 4 sont insérés une liste alphabétique des articles et une table des matières.



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