Occultisme, Esotérisme, Religions orientales, Spiritualisme

Dictionnaire d’orientalisme, d’occultisme et de psychologie, ou Dictionnaire de la science occulte

Auteur(s) : BOSC Ernest

 Paris, CHAMUEL, éditeur, rue du Faubourg-Poissonnière, 79 ; Nice, Bureau de la curiosité
 édition originale
  1896
 2 vol : tome 1. A-H (XIII-432 p.), Tome 2. I-Z (460 p.)
 In-octavo
 
 portrait de l'auteur, gravures dans le texte


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Auteur très prolifique et très  éclectique, Ernest BOSC est notamment l’auteur d’un Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelots,  mais aussi du Dictionnaire général de l’archéologie et des antiquités chez les divers peuples et d’un Dictionnaire raisonné d’architecture et des sciences et arts qui s’y rattachent. Inspecteur des travaux publics de formation, il participe activement à la rédaction du journal Le Moniteur des architectes. Mais c’est grâce à des ouvrages consacrés à l’ésotérisme, aux sciences occultes et à l’alchimie qu’il acquerra la renommée. En raison de la nature des thèmes abordés, ses œuvres, le plus souvent publiées sous des pseudonymes, le plus fameux étant Marcus de VÈZE, lui vaudront souvent critiques et moqueries. Il est également l’auteur d’un Traité théorique et pratique du haschisch, des substances psychiques et des plantes magiques, sujet qui lui tient à cœur, dans la mesure où il considère que les hallucinogènes sont un moyen privilégié pour communiquer avec les puissances occultes.

BOSC juge qu’un trop grand nombre de journalistes et d’écrivains, aussi bien partisans qu’adversaires de l’occultisme et du spiritualisme, connaissent mal le sujet. Il leur reproche d’utiliser une terminologie imparfaite, qui génère des malentendus et induit le grand public en erreur. C’est pour y remédier qu’il décide de rédiger un dictionnaire, prioritairement destiné à ceux qui se plongent dans les ouvrages traitant de ces sujets. Le Dictionnaire d’orientalisme, d’occultisme et de psychologie, ou Dictionnaire de la science occulte, le livre présenté ici, est publié en 1896 par Lucien CHAMUEL, libraire spécialisé dans les ouvrages traitant du surnaturel et de l’occultisme,

Dès la fin du XVIIe siècle, sous l’effet du développement de la philosophie critique et rationaliste, la pratique et la croyance religieuse traditionnelles sont en net recul dans beaucoup de pays européens. Mais, parallèlement, réapparaît le “mysticisme” qui, sous des formes très diverses, du spiritualisme à l’ésotérisme, se développe en réaction au scientisme et au matérialisme.

Dans l’introduction, BOSC prend acte de cette évolution, caressant l’espoir de voir triompher le spirituel sur un matérialisme qu’il considère comme “la plus grande plaie de l’humanité”, dans la mesure où il engendre un égoïsme destructeur qui, in fine, a pour effet la disparition de toute morale. C’est en ces termes qu’il résume le contexte : ʺÀ aucune époque, la recherche de l’occulte n’a été plus active qu’à la fin de notre siècle, et cela parce que l’homme n’a jamais vécu dans une incertitude aussi grande que celle qui caractérise notre temps. Cette incertitude provient de ce que l’homme est complètement dévoyé, c’est-à-dire hors de la voie qui lui a été tracée. Notre fin de siècle est profondément matérialiste, elle ne croit à rien, elle adore le veau d’or. De cet excès de mal naîtra nécessairement une réaction ; du matérialisme naîtra le spiritualisme.”

Si, dans son dictionnaire, BOSC entend réaliser une large synthèse, il renonce à traiter en détail certaines matières qu’il juge obsolètes, tels l’hermétisme ou l’alchimie qualifiée de “science morte”. Pour certains autres sujets, comme l’astrologie ou la kabbale, il invite le lecteur, du fait de leur complexité, à se tourner vers des ouvrages spécialisés. BOSC aborde dans son livre un très grand nombre de sujets, aussi variés que le magnétisme, la démonologie, la sorcellerie, le spiritisme, la magie ou l’hypnotisme. Il s’intéresse aussi aux mythologies du monde entier et aux différentes formes de divination.

L’auteur porte une attention particulière à tout ce qui se rapporte au bouddhisme et à l’hindouisme, religions asiatiques dont la connaissance s’est grandement améliorée en Occident depuis que leurs textes sacrés y sont traduits et diffusés. Les termes en sanskrit, les personnages de la mythologie hindoue et bouddhiste, sont omniprésents dans le dictionnaire, afin d’aider les néophytes à s’initier au vocabulaire d’un “néo-spiritualisme d’origine orientale” alors très en vogue.

BOSC s’intéresse également à la théosophie, courant de pensée qui connaît un renouveau depuis la création, en 1875, de la Société théosophique. Ce courant de pensée défend l’idée d’une spiritualité universelle qui rechercherait un syncrétisme entre la philosophie, l’ésotérisme et les traditions religieuses, en s’appuyant particulièrement sur le bouddhisme et l’hindouisme. BOSC, qui nourrit une certaine fascination pour le mouvement, avait déjà publié en 1891 un ouvrage intitulé Isis dévoilé ou l’Égyptologie sacrée, dont le titre faisait référence à un  livre édité en 1877 par Helena BLAVATSKY, une des fondatrices de la Société théosophique.

Après la parution de ce dictionnaire, BOSC poursuivra, jusqu’à sa mort en 1913, une longue carrière d’écrivain polygraphe. En plus de ses romans ésotériques, nous retrouverons dans sa foisonnante bibliographie des titres aussi variés que l’Électroculture : action de l’électricité sur les plantes, divers modes utilisant l’électricité des paragrêles, ou encore Histoire des crimes et des suicides du tripot de Monte-Carlo. Mais l’essentiel de sa production va désormais être consacré aux religions orientales, au yoga, à la démonologie, aux parasciences et à la théosophie. En 1904 sera éditée une Petite encyclopédie synthétique des sciences occultes, suivie, en 1910, par un Glossaire raisonné de la théosophie, du gnosticisme et de l’ésotérisme et un Glossaire raisonné de la divination, de la magie et de l’occultisme.



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