Rose (fleur), Botanique

Dictionnaire des roses, ou Guide général du rosiériste

Auteur(s) : SINGER Max

 Bruxelles, Office de publicité A.-N. LEBÈGUE et Cie, imprimeurs-éditeurs, 46, rue de la Madeleine
 édition originale
  1885
 2 vol : tome 1 (439 p.), tome 2 (363-11-10 p.)
 In-octavo
 
 gravures dans le texte et planches hors-texte


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Au cours du Moyen Âge, de nouvelles espèces de roses, dont celle dite “de Damas“, arrivent en France dans le sillage des croisades. Très appréciées pour leur beauté et leur senteur, mais aussi depuis longtemps distillées pour en extraire l’essence, ces fleurs deviennent les vedettes des jardins d’ornement. À partir du XVIIIe siècle, de nouvelles variétés, originaires cette fois d’Asie, font leur apparition en Europe. Grâce à la technique de l’hybridation, le nombre de variétés va véritablement “exploser” à partir du XIXe siècle. Leur développement est dû au patient travail des pépiniéristes et des jardiniers, auxquels se joignent de simples passionnés désignés sous le nom de rosiéristes ; les créateurs de nouvelles roses étant quant à eux appelés des “obtenteurs”. En France, nombre d’entre eux vont accéder à la célébrité, comme Louis-Claude NOISETTE, Jacques-Louis DESCEMET, et Jean-Baptiste GUILLOT.

“Chimiste industriel, ancien directeur de plusieurs établissements de teinture” à Tournai en Belgique, Max SINGER, contributeur du bimensuel Le Teinturier pratique, est l’auteur de La Teinture moderne. Mais, c’est dans un secteur bien éloigné de son activité professionnelle qu’il va également se faire connaître. En 1885, il publie à Bruxelles un Dictionnaire des roses, ou Guide général du rosiériste, qui propose un inventaire de pas moins de 6 000 variétés différentes ; recensement qu’il a en partie effectué en allant lui-même visiter “les semeurs en renom”. Il ambitionne de procurer aux professionnels, aux rosiéristes chevronnés aussi bien qu’aux simples amateurs, l’outil pratique qui leur fait défaut, car “le nombre des variétés de roses est devenu tellement considérable, qu’il est maintenant difficile, sinon impossible, pour l’amateur, de se retrouver dans l’interminable liste des noms que les semeurs anciens ou modernes ont donnés à leurs gains”. 

Agrémenté de quelques belles illustrations, hélas en noir et blanc, l’ouvrage se présente comme une liste au style liminaire et informatif. Chaque définition donne pour la rose : ʺle nom de l’obtenteur, l’année de la mise dans le commerce, l’espèce à laquelle le rosier appartient, la description de l’arbuste, la nature du feuillage, le coloris de la rose, les particularités sur sa floraison, des indications sur le forçage des différentes variétés, etc.” Devant chaque nom figure, en abrégé, l’espèce de la fleur : Damas, Semperflore, Pimprenelle, Thé, Bengale, Provins, etc.  Les notices ne s’encombrent pas de détails historiques, biographiques ou même scientifiques, le guide se limitant aux seules données horticoles et botaniques.

En parcourant l’ouvrage, nous découvrons quantité de noms poétiques ou évocateurs, comme Géant des batailles, Globuleuse, Aurore du matin, Fraîche Frigone, Garden Favorite, Gloire de Toulouse ou Illustre Beauté. Par ailleurs, l’habitude est prise de baptiser les nouvelles fleurs de noms de personnes du passé et du présent. C’est ainsi que certaines fleurs portent aussi bien les noms de personnages historiques ou légendaires – souverains, soldats, artistes, écrivains, scientifiques, etc. – que de personnalités de l’époque contemporaine tels que des avocats, des nobles, des généraux, des politiciens, des peintres, des actrices et même de parfaits inconnus qui ont la chance de voir leur nom accéder à l’immortalité.

À l’heure actuelle, il existe plus de 40 000 variétés de roses, dont moins de la moitié sont considérées comme des roses anciennes, appellation désignant généralement les plants cultivés avant 1920. Certains rosiéristes réservent ce qualificatif aux roses créées à partir de 1867, date qui marque le début des hybridations réalisées avec des théiers. De nos jours, le livre de SINGER, même s’il est depuis longtemps dépassé, reste très apprécié des rosiéristes.

Quelques exemples

*Rose du Kamtchatka. Rosa kamtschatica : tiges de trois à quatre pieds, à branches d’un brun pâle, dont les poils et les aiguillons tombent souvent dans la vieillesse ; aiguillons stipulaires, larges, courbés, placés de deux à trois ensembles, les intermédiaires plus courts ; feuilles grises, opaques ; stipules frangées et glanduleuses sur les bords ; pétioles sans aiguillons ; folioles émoussées, simplement et profondément dentées, à dents calleuses à l’extrémité. Fleurs d’un rouge foncé ; pédoncules pourpres, velus à la base ; calice globuleux, nu ; sépales faiblement glanduleux, légèrement élargis à l’extrémité, plus longs que les pétales ; ceux-ci en cœur et mucronés, de 160 à 170 étamines ; disque élevé, apparent ; 50 ovaires.

*Glazenwood beauty. WOODTHORPE.1876. Cette rose présente beaucoup d’analogie avec la vieille rose Jaune de Fortune ; sa mise dans le commerce a donné lieu à une polémique très vive entre l’obtenteur et les rosiéristes français et anglais ; la fleur très pleine a un diamètre de plus de 4 pouces 1/2 anglais ; les pétales d’une grande dimension sont bien recourbés ; couleur brillante, les striés vermillons irréguliers se détachent sur le fond jaune-orange comme sur une tulipe ; la feuille est large, robuste, très foncée, bien veinée, fortement dentée.

*Madame Baronne Adolphe de Rothschild. PERNET 1867. Arbuste vigoureux ; rameaux très forts, quelquefois pourvus de bosses ; épines droites, aplaties à la base ; feuilles vert vif, régulièrement dentées ; fleur très grande, pleine, voûtée ; coloris rose carné, mélangé de blanc satiné, peut compter pour une des plus belles roses trouvées jusqu’aujourd’hui. Bouton très recherché.



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