Étymologie, Français (langue), linguistique, phonétique

Dictionnaire raisonné des onomatopées françoises

"...Ouvrage adopté par la commission d'instruction publique pour les bibliothèques des lycées"

Auteur(s) : NODIER Charles

 à Paris, DELANGLE frères, éditeurs-libraires, rue du battoir-Saint-André-des-arcs, n°XIX
 seconde édition, revue, corrigée et considérablement augmentée (la première édition date de 1808)
  1828
 1 vol (403 p.)
 In-octavo
 demi-basane, dos orné, titre doré


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Charles NODIER est, à son époque, un auteur renommé et un académicien respecté. La longue introduction de son dictionnaire lui permet de préciser le sujet de son étude. Il ne s’intéresse pas aux onomatopées telles qu’on peut les définir aujourd’hui, c’est-à-dire des interjections censées exprimer une idée à partir d’un son produit par un objet ou un bruit issu de la vie quotidienne. Dans ce dictionnaire nous ne trouverons donc ni Bang, ni Paf, ni Pschitt ni même aucun Cocorico.

L’auteur cite le grammairien DUMARSAIS : « L’onomatopée est une figure par laquelle le mot imite le son naturel de ce qu’il signifie. » Il complète et précise par lui-même cette définition a minima : « La parole est le signe de la pensée. L’écriture est le signe de la parole. Pour faire passer une sensation dans l’esprit des autres, il a fallu représenter l’objet qui la produisoit par son bruit ou par sa figure. Les motifs qui ont déterminé la désignation de ces idées étant généralement perdus, il restera dans les langues une partie qu’on peut appeler la langue abstraite et dont l’origine ne se démontrera que par une longue suite d’analyses et de comparaisons. »

Ce dictionnaire est donc à la croisée de la phonétique, de la linguistique et même de l’étymologie, dans la mesure où il rattache les mots à leur origine première de sons et d’idéophones. Cette démarche explique le recours systématique de NODIER aux langues et aux auteurs anciens. Son ambition première consistait à traiter des langues en général, mais, devant l’ampleur et la complexité de la tâche, il finit par concentrer son travail sur la seule langue française.

À la fin de l’ouvrage, l’auteur insère un court poème en latin, qu’il cite à de nombreuses reprises dans ses articles : la Philomèle (analyse moderne du texte ici). Il commente méticuleusement ce texte riche en onomatopées latines et en évocations sonores autour du thème du chant du rossignol. Ce texte a été longtemps attribué à OVIDE, mais il a sans doute été écrit à une période plus tardive par un auteur qui est encore à ce jour demeuré anonyme. Cette analyse est complétée par une traduction du texte en français réalisée par l’abbé Michel de MAROLLES (voir le texte ici).

Placé au début de l’ouvrage figure un texte de FOURCROY, conseiller d’État et directeur-général de l’Instruction publique, qui félicite l’auteur pour son dictionnaire « indiqué pour faire partie de ceux qui doivent composer les bibliothèques des lycées ».

Exemples de définitions

Bâillement, bâiller : De l’action d’ouvrir involontairement la bouche dans le sommeil ou dans l’ennui. Observez que la première syllabe de ce mot est longue, et qu’autrefois on disait baailler ou baaillement, ce qui accentuait l’expression de l’onomatopée.

Agacement, agacer : du son dont on se sert pour irriter ou agacer les animaux, ou bien du bruit que produit sous les dents un fruit acide qui n’est point à sa maturité, dont l’effet est d’agacer les dents. MÉNAGE a très bien dérivé ce mot du bas-latin acaciare, qui a la même racine. Il aurait pu remonter jusqu’au grec où elle est également présente. Notons aussi qu’on disait hegaçç en celtique.

Roue : Ce mot est dérivé du bruit de la roue et, en général, du bruit d’un corps rond qui roule avec rapidité sur une surface retentissante.



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