Chasse

Dictionnaire des forêts et des chasses

Auteur(s) : BERTRAND Léon

 Paris, au bureau du Journal des chasseurs, Boulevart des Italiens, maison Devisme
 édition originale
  1846
 1 vol (424 p.)
 In-octavo
 demi-chagrin noir, dos lisse avec filets dorés


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Connu comme fondateur du Journal des chasseurs en 1836, Léon BERTRAND se révèle également un écrivain prolifique. Ami d’Alexandre DUMAS, il signe quelques œuvres littéraires, telles que Tonton Tontaine Tonton et le Comité de lecture,  dont certaines seront jouées dans des théâtres parisiens. Mais ce sont ses ouvrages cynégétiques qui lui assureront une renommée durable, en particulier La Chasse et les chasseurs, Le Vade-mecum du chasseur et bien sûr son Dictionnaire des forêts et des chasses que nous allons vous présenter.

Ce livre est publié pour la première fois en 1846 par la maison d’édition du Journal des chasseurs. Dans un style précis et recourant souvent à des anecdotes ou des citations, BERTRAND démontre sa grande maîtrise et ses connaissances quasi encyclopédiques sur son sujet favori. Après une présentation naturaliste et souvent érudite de l’animal et de ses mœurs, il aborde pour chaque gibier – de la sarcelle à la bécasse et au chevreuil, en passant par le loup, le renard, le faisan, l’ortolan, le sanglier et le castor –  les différents types de chasses pratiquées de son temps et dans les siècles précédents.

Toutes les techniques possibles sont passées en revue avec force descriptions, comme l’affût, la battue, la courre, les pièges et les filets, sans oublier la fauconnerie. Le lecteur non-initié découvrira tout un riche vocabulaire spécifique. Nous vous laissons le soin de découvrir le sens de Martelage des arbres, Anguichure, Menée, Conclude, Empaumure, Glanée et Hallali.  Certains articles, tels que ceux consacrés au fusil, au garde-chasse ou au cerf, méritent un très long développement qui permet à l’auteur de rentrer dans le détail.  On a aussi la surprise de découvrir que, si de son temps tous les gibiers n’étaient pas chassés pour la consommation de leur chair ou de leur fourrure, beaucoup de volatiles et de petits animaux, négligés de nos jours, constituaient alors des mets de choix, comme l’alouette, le tarin, le cygne sauvage et même l’écureuil.

Dans un souci d’exhaustivité, BERTRAND a intégré dans son dictionnaire – qui ressemble à une véritable petite encyclopédie de cynégétique et d’histoire naturelle – tout ce qui se rapporte au milieu forestier, sans négliger d’utiles rappels du cadre légal et juridique de la pratique de la chasse en France. Jusqu’à son décès en 1877, il ne cessera d’écrire à la fois des œuvres de fiction et des écrits sur la chasse. En 1866, il était également devenu le directeur du Derby, journal des courses et du sport.

Quelques extraits

Chasse des Bécasses à la pantière.  On peut tendre plusieurs pantières autour d’un bois, et les meilleures sont celles qui sont ajustées en tramail ; elles sont aussi plus commodes, en ce qu’une seule personne en peut dresser cinq ou six sans qu’elle soit obligée d’y avoir les yeux, parce que les Bécasses s’y prennent d’elles-mêmes. On prend d’abord deux perches de la grosseur du bras et longues d’environ vingt pieds, qui soient droites, et on met au bout de chacune une poulie pour passer les bouclettes de la pantière. On passe ensuite les bouclettes de la pantière dans un cordeau long de dix à douze toises, comme on passe un rideau dans une tringle de fer. Ce filet se tend au bord d’un bois taillis, dans l’avenue d’une forêt, dans l’allée d’un parc ou sur un buisson voisin de quelque étang ; on a seulement soin de pencher un peu les perches du côté de la passée, et de les mettre à cinq ou six toises de distance l’une de l’autre. C’est une heure ou deux avant que le soleil se couche que la pantière doit être dressée, afin qu’elle soit en état quand le gibier rentre au bois. On peut laisser le filet tendu toute la nuit, et n’y retourner que le lendemain pour chercher sa proie.

Vermillonner. C’est aussi, en termes de chasse, l’action du blaireau qui cherche des vers pour pâturer ; ce que l’on connaît à la terre nouvellement remuée.

Aller de bon temps. C’est lorsqu’un animal ne fait que de passer dans un taillis, un fort ou une plaine. Quand le sanglier va de bon temps, il faut le briser au bord du fort et se retirer pour prendre les devants. Si le limier ne peut emporter les voies, parce que le sanglier va de trop hautes erres, le veneur prendra de grands devants, afin de rencontrer des voies qui aillent de meilleur temps.

Marcotte. (Forêts.) Branche tenant au tronc, que l’on couche en terre afin qu’elle y prenne racine. Les marcottes diffèrent des boutures en ce que celles-ci poussent des racines en terre, quoique séparées de la plante à laquelle elles appartenaient, et que celles-là ont besoin de la nourriture que la plante leur fournit pour vivre jusqu’à ce qu’elles aient poussé leurs premières racines. On favorise la formation des marcottes en occasionnant des bourrelets, soit par des ligatures, soit par des plaies. Le principe d’après lequel on marcotte les arbres est que toutes leurs parties peuvent être converties en branches ou en racines.



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