Diplomatie, Organisation administrative de la France, Commerce

Dictionnaire des chancelleries diplomatiques et consulaires

à l'usage des agents politiques français et étrangers et du commerce maritime : rédigé d'après les lois, ordonnances, instructions et circulaires ministérielles, et complété au moyen de documents officiels.

Auteur(s) : MOREUIL L.-J.-A. de

 Paris, Jules RENOUARD et Cie, éditeurs, Rue Tournon, 6
 édition originale
  1855
 2 vol : tome 1. A-E (II-528 p.), tome 2. F-Z (426 p.)
 In-octavo
 demi-veau brun, dos lisse avec filets et motifs floraux dorés


Plus d'informations sur cet ouvrage :

À partir de la fin du Moyen Âge, les États européens, s’inspirant du modèle italien, prennent l’habitude d’établir des ambassades permanentes dans les pays étrangers dirigés par des ambassadeurs. Ces représentants, appuyés par tout un appareil administratif, parlent au nom de leur nation ou de leur souverain, et sont habilités à engager des négociations au nom de l’État qui les accrédite.

En parallèle, un autre système de représentation “extraterritoriale”, le consulat, est mis en place face aux autorités locales pour défendre les personnes, les biens et les intérêts des ressortissants d’une nation. À partir de la fin de l’époque médiévale, les attributions du consul et de ses collaborateurs ne vont cesser de s’étendre et, partant d’une simple fonction de juge, d’arbitre et d’administrateur d’une communauté essentiellement marchande, ils finissent par devenir de véritables agents de l’État. À ce titre, le service de la chancellerie consulaire remplit simultanément les fonctions les plus diverses : représentant légal des citoyens français de passage ou installés sur place, informateur, chargé d’état civil, huissier de justice, relais juridique et institutionnel, mais aussi préposé du Trésor ou de la Caisse des dépôts et consignations. D’abord rattachée au ministère de la Marine, l’institution consulaire passe, à la fin du XVIIIe siècle, sous la direction du ministère des Affaires étrangères, qui a déjà en charge toute la représentation diplomatique.

Le développement des volumes de biens et de marchandises échangés, consécutif aux révolutions industrielle et agricole, ainsi que la modernisation des pratiques financières et des moyens de transport, entraînent la mise en place d’une véritable mondialisation économique au profit de l’Occident. Dans ce contexte, le rôle des représentations diplomatiques et consulaires prend une importance croissante, d’autant que la reprise de l’expansion coloniale par la France n’en est encore qu’à ses débuts et que, dans la majeure partie du monde, elle est dans l’obligation de devoir composer avec les autorités locales.

C’est ainsi qu’au début de l’année 1855, un certain L.-J.-A. de MOREUIL, au sujet duquel nous ne disposons d’aucune information biographique, publie un Dictionnaire des chancelleries diplomatiques et consulaires , qui s’apparente à un vademecum destiné à plusieurs publics. En effet, l’auteur a pour ambition que ce livre devienne “indispensable pour tous les hommes qui, par leurs fonctions, sont appelés à traiter ou à défendre les intérêts commerciaux de leurs pays, pour les négociants, armateurs et magistrats des grandes villes maritimes, enfin pour tous les diplomates et les hommes d’État qui sont au début de leur carrière”.

Ce livre se veut avant tout un guide pratique particulièrement axé sur les aspects juridique et administratif. Devant la multiplicité des textes de loi et l’enchevêtrement complexe des juridictions (“les doctrines nombreuses du droit des gens”), MOREUIL propose une synthèse axée sur les principes généraux, tout en renvoyant à la lecture in extenso des textes, des arrêts, des règlements et autres ordonnances conservés dans les archives des chancelleries. Il recommande par ailleurs la consultation régulière et assidue du Moniteur national, du Bulletin des lois et des Annales maritimes. Depuis 1848, un ouvrage de référence sur la question juridique est déjà disponible dans les consulats et les ambassades : le Formulaire des chancelleries, d’Alexandre DE CLERCQ, ancien consul en Espagne.

Si MOREUIL s’attarde à dessein sur le personnel, les missions, les prérogatives et le fonctionnement administratif des différentes légations françaises, il ne néglige pas pour autant tout ce qui, pour lui, relève de la culture générale élémentaire et peut s’avérer utile dans le travail diplomatique et consulaire, tels que, par exemple, les vocabulaires de comptabilité, de finance, de marine ou militaire.

L’auteur a placé en préambule de son ouvrage une brève dédicace au comte Théodore de LESSEPS, frère de Ferdinand, directeur des consulats et des affaires commerciales au ministère des Affaires étrangères, et depuis 1853  ministre plénipotentiaire de 1ère classe.



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