Calembours, Jeux de mots, Français (langue)

Dictionnaire des calembours et des jeux de mots, lazzis, coq-à-l’âne, quolibets, quiproquos, amphigouris, etc.

Auteur(s) : PASSARD François-Lubin, LA POINTE baron de, LEGAI docteur Eugène

 Paris, PASSARD, libraire-éditeur, 7, rue des Grands -Augustins
 édition originale
  1860
 1 vol (284 p.)
 In-18
 demi-basane brune, dos lisse avec filets et motifs dorés


Plus d'informations sur cet ouvrage :

À partir du XVIe siècle, le calembour devient une forme d’humour particulièrement appréciée en France. Ce trait d’esprit, plus ou moins subtil et alambiqué, est basé sur l’équivoque de jeux de mots à double sens et d’homophones. Le calembour, parfois grivois ou vulgaire, souvent tiré par les cheveux mais pourtant toujours bon enfant et distrayant, parvient à transcender les classes sociales, même si des écrivains, comme MOLIÈRE, VOLTAIRE et autres défenseurs du “bon goût”, ne cachent pas leur aversion pour ces jeux de mots comiques. Le terme même de calembour fera son apparition au XVIIIe siècle et sera définitivement officialisé dans un volume de 1777 du Supplément à l’Encyclopédie, par une notice d’un spécialiste du genre, le fameux marquis de BIÈVRE.

Bien ancré en France, le calembour continue à prospérer au XIXe siècle, largement diffusé par les chansonniers, le théâtre comique, les vaudevilles et les multiples publications satiriques et humoristiques. C’est dans ce contexte qu’en 1860 le libraire François-Lubin PASSARD publie à Paris un petit Dictionnaire des calembours et des jeux de mots, lazzis, coq-à-l’âne, quolibets, quiproquos, amphigouris, etc. Il s’agit du livre présenté ici.

Ce livre est conjointement attribué au baron de LA POINTE et au docteur Eugène LE GAI. En réalité, ces deux personnages fictifs servent de noms d’emprunt à PASSARD lui-même. Sous divers pseudonymes, dont celui de DELANOUE, notre libraire est l’auteur et l’éditeur de livres traitant de sujets très divers. C’est ainsi que nous pouvons citer à son actif : L’Art de tirer les cartes, Le 15e déluge, ou Quarante mille squelettes humains antédiluviens en Europe, La fleur des gasconnades : hâbleries, fanfaronnades, etc., des enfans des bords de la Garonne, ou encore L’Almanach du baron de Crac.

Dans son dictionnaire, dépourvu de préface et d’avant-propos, PASSARD élargit son propos à l’ensemble des jeux de mots, des devinettes aux acrostiches, en passant par les histoires drôles, les saillies (plus ou moins) spirituelles, les anecdotes cocasses et les quiproquos. Ses sources sont particulièrement diverses. En effet, à côté de blagues et de bons mots passés depuis longtemps dans le “patrimoine public” de l’humour populaire, il cite également des chansons, des poèmes, des satires, des anecdotes trouvées dans les gazettes ainsi que chez une multitude d’écrivains, comme le marquis de  BIÈVRE, PIRON, RIVAROL, BOBÈCHE, MONTMAUR ou encore DESAUGIERS. Beaucoup de jeux de mots se résument à une ou deux phrases, mais certaines peuvent s’étaler sur plusieurs pages. Le temps passant, le goût évolue et tous les exemples cités nous paraissent souvent très « datés » ; mais, pour autant, ce florilège assez éclectique mais très dense reste plaisant à découvrir, comme un témoignage de la vis comica d’une époque et de ce qui pouvait faire rire nos ancêtres.

Par la suite, le goût pour les jeux de mots en général et pour les calembours en particulier ne va pas se démentir, alimenté par une presse humoristique. Le 1er janvier 1886 est publié le premier Almanach Vermot, véritable référence du genre, toujours édité de nos jours. Nous ne pouvons également oublier de citer Le Canard enchaîné, dont les calembours et les contrepèteries réjouissent les lecteurs depuis 1915.

Quelques exemples tirés de ce dictionnaire

*Questions grotesques : Pourquoi les pompiers n’aiment pas CÉSAR ? Parce qu’ils sont engagés pour pomper ! Pourquoi la lettre A est-elle plus intelligente que la lettre B ? Parce qu’elle est bien plus avancée (avant C) !

*Bonnet de nuit : Quels sont les vins qu’il faut boire avant de dormir ? Les vins de Beaune et de Nuits.

*Mousses : On me demande pourquoi les marins font tant de cas du vin de champagne ? C’est pourtant bien clair ! C’est le vin qui produit le plus de mousses ! 

*Faire : Un acteur des boulevards, voyant au musée de l’Artillerie l’armure de FRANCOIS Ier, demanda à l’employé sous quel règne ce conquérant faisait ses exploits – Il faisait sous lui ! lui répondit l’employé.

*Nœud : BOBÈCHE disait que le mariage les premiers jours était un nœud frais, au bout de quelque temps un nœud dur, et parfois un nœud brouillé.

*Rossignol : On dit que le rossignol ne chante plus quand il est en cage, parce qu’il a perdu la clé des champs.

*QUATREMER : Monsieur QUATREMER demanda à LOUIS XIV l’autorisation d’ajouter “de” à son nom – Volontiers, répondit le roi, pourvu que vous le mettiez à la fin.



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