Humour, Littérature française, Expressions et proverbes

Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial

avec une explication très-fidelle de toutes les manieres de parler burlesques, comiques, libres, satyriques, critiques & proverbiales, qui peuvent se rencontrer dans les meilleurs auteurs, tant anciens que modernes. Le tout pour faciliter aux étrangers & aux Franc̜ois mêmes l'intelligence de toutes sortes de livres

Auteur(s) : LE ROUX Philibert-Joseph

 à Pampelune (sans doute un lieu fictif car cette édition a certainement été imprimée à Paris), pas de nom d'éditeur ou d'adresse
 nouvelle édition, revue, corrigée & considérablement augmentée (la première édition date de 1718)
  1786
 2 vol : tome 1. A-G (XVI-612 p.), tome 2. H-Z (606 p.)
 In-octavo
 plein veau, dos à cinq nerfs ornés, pièce de titre havane


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Nous ne connaissons que peu de chose sur Philibert-Joseph LE ROUX, hormis le fait qu’il aurait commis un pamphlet anonyme contre le confesseur de LOUIS XIV, l’Histoire du Père LA CHAIZE, qui l’aurait contraint à se réfugier à Amsterdam.

Par rapport aux éditions précédentes, cette version s’enrichit de proverbes issus des manuscrits d’Étienne BARBAZAN, de fables de MARIE de FRANCE, de proverbes espagnols et d’« une infinité de traits saillans & peu connus ». Même s’ils ne sont pas cités dans la liste des auteurs et des livres ayant servi à la rédaction de ce dictionnaire, il semble bien que l’auteur se soit inspiré du dictionnaire de RICHELET et du Dictionnaire des proverbes françois de Georges DE BACKER, tous deux présents sur Dicopathe.

Sous un titre alambiqué, ce dictionnaire se révèle être un recueil de proverbes par mots-clés, d’expressions populaires, de mots rares voire archaïques, et d’argot parisien. Les mots à sonorité insolite font l’objet de la part de l’auteur d’une analyse sémantique très personnelle. Les articles ne se rattachent pas toujours à une veine comique ou satirique, mais ils sont abondamment assortis de citations littéraires notamment de MOLIÉRE, CORNEILLE, MÉNAGE, RABELAIS, SCARRON ou DU BELLAY.

Le côté éclectique, qui rend plaisante la lecture du dictionnaire, est revendiqué par l’auteur dans l’avertissement : « On y trouve un amas de tous ce qui s’est fait de mieux dans chacun de ces genres. On y voit ce que le comique a de plus & de plus risible ; ce que le burlesque a de plus bouffon & de plus plaisant ; ce que le satyrique a de plus piquant & de plus enjoué. Des remarques critiques sur des sujets choisis sont éparses çà et là. Enfin, on y trouve ces expressions heureuses qui ont passées en proverbes. »

L’éditeur a joint en préambule une critique qu’il prétend avoir retrouvée dans les papiers de l’auteur et qui n’aurait jamais été publiée. En dépit d’un accueil plus que réservé du milieu littéraire, l’ouvrage connaît un succès certain et ne bénéficiera pas moins de huit éditions entre 1718 et 1808.

Quelques exemples de définitions

CHÈVRE : Prendre la chèvre. Pour se fâcher de rien, se mettre en mauvaise humeur, se choquer pour une bagatelle, n’entendre point raillerie, tout prendre au pied de la lettre. C’est le propre des esprits bourrus. “Notre accueil de ce matin t’a fait prendre la chèvre” (MOLIÈRE, Le bourgeois gentilhomme).

LANTURLU : ce mot en langage vulgaire veut dire, allez vous faire faire, et peu de personnes s’en servent si ce n’est le menu peuple de Paris.

SECOUER : pour s’ébattre avec une femme, remuer le croupion avec elle, en faisant l’action vénérienne.

LANTIPONNER : pour balancer, différer, retarder, aller doucement, lanterner, faire une chose lentement. “Et testigué, ne lantiponnez point davantage” (MOLIÈRE, Le médecin malgré lui).



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