Horace (auteur latin), Littérature latine, Antiquité gréco-romaine

Dictionnaire alphabétique de tous les noms propres qui se trouvent dans Horace

divisé en trois tables, pour l’intelligence de la fable, de l'histoire et de la géographie

Auteur(s) : FLEURIAU Bertrand Gabriel, SANADON Noël Étienne

 à Paris, par la Compagnie des libraires
 édition originale
  1756
 1 vol (347 p.)
 In-douze
 plein veau de l'époque, dos à cinq nerfs, caissons ornés de motifs floraux, blason doré non identifié en bas du dos, tranches marbrées


Plus d'informations sur cet ouvrage :

De nos jours, un dictionnaire entièrement consacré à un poète latin semblerait n’être réservé qu’à un public réduit, érudit et universitaire. Pourtant, au XVIIIe siècle, ce genre d’ouvrage était appelé à toucher un lectorat beaucoup plus large. À l’époque, en effet, la formation culturelle et intellectuelle était très liée à l’héritage littéraire et artistique de l’Antiquité, dans lequel le poète HORACE occupait une place centrale.

Fils d’un esclave affranchi, celui dont le nom complet est QUINTUS HORATIUS FLACCUS reçoit à Rome une éducation de grande qualité, grâce à un père qui lui permet de suivre l’enseignement de maîtres renommés. Lors d’un long séjour à Athènes, il apprend le grec et s’initie à la philosophie. Puis, ayant rejoint l’armée de BRUTUS et CASSIUS en lutte contre OCTAVE et MARC-ANTOINE, il se retrouve du côté des vaincus et rejoint l’Italie après l’amnistie de 42 avant J.-C. Dès lors il se lie d’amitié avec VIRGILE, qui lui présente le fameux MÉCÈNE, bienfaiteur des artistes et des écrivains mais surtout grand ami d’OCTAVE, devenu entretemps le nouvel empereur AUGUSTE. Fort de cette protection, il s’élève socialement et, tout en suivant une brillante carrière administrative, il produit ses œuvres majeures : les Satires, les Odes, les Épodes, le Chant séculaire et les Épîtres.

Son œuvre exercera une forte influence sur les auteurs de l’Antiquité gréco-romaine et, contrairement à beaucoup d’écrivains qui tomberont dans l’oubli, ses livres seront lus et étudiés en Occident tout au long du Moyen Âge. Bien qu’auteur païen et, à ce titre, inévitablement suspect aux yeux des autorités chrétiennes, il demeurera une référence littéraire et intellectuelle de premier plan, en particulier grâce à son art poétique, couramment étudié dans les universités et les écoles. La Renaissance, qui marquera la redécouverte de la culture antique, mettra particulièrement à l’honneur ce poète dont les œuvres seront imprimées dès 1470.

À l’instar de VIRGILE, SÉNÈQUE, EURIPIDE ou SOPHOCLE, HORACE est érigé en modèle par les écrivains, à partir du XVIe siècle. À cette époque, la parfaite connaissance de ces auteurs grecs et latins est au cœur de la véritable culture classique de tout “honnête homme”, c’est-à-dire de toute personne cultivée. Cette domination culturelle culmine au XVIIe siècle avec le règne du classicisme. Bien que cette hégémonie ait été contestée dès cette période – voir la querelle des Anciens et des Modernes -, les grands auteurs antiques demeurent des références incontournables, dont les œuvres sont constamment éditées, traduites et commentées jusqu’à la première moitié du XXe siècle.

En 1726, le père jésuite Noël-Étienne SANADON publie une traduction annotée des écrits d’HORACE. En 1756, Bertrand Gabriel FLEURIAU, jésuite lui aussi, reprend cette version et, après l’avoir enrichie de ses notes et de ses commentaires critiques, l’édite à nouveau . FLEURIAU est un philologue connu pour sa biographie du père Pierre CLAVER, mais également pour son ouvrage Principes de la langue latine mis dans un ordre plus clair et plus exact, qu’il publie en 1754. Désireux de procurer aux lecteurs un outil destiné à aborder la civilisation, les personnages, les arts, les lettres et la mythologie contemporaine d’HORACE, il édite en parallèle un autre volume intitulé Dictionnaire alphabétique de tous les noms propres qui se trouvent dans Horace, ouvrage qui est donc pensé à l’origine comme un complément aux deux tomes des œuvres complètes déjà publiés. Il s’agit de l’ouvrage présenté ici.

Comme indiqué sur la page de titre, ce dictionnaire se compose de trois parties, soit la mythologie ou la “fable”, pour reprendre le terme utilisé, l’histoire et la géographie. Nous avons affaire ici à un véritable petit guide de l’Antiquité, qui décrit en détail ses légendes, ses croyances religieuses, ses artistes, ses villes, ses peuples, sa littérature, ses généraux, ses rois et empereurs, ses hommes politiques illustres et son cursus honorum. Les articles, le plus souvent généraux, ne s’attachent pas systématiquement à resituer les termes et les noms dans les œuvres d’HORACE. Dans le choix de ses articles, FLEURIAU est guidé par le souci de ne retenir que ceux qui lui paraissent nécessaires à “l’intelligence” des textes du poète.

La limite que l’auteur s’est imposée consiste à ne faire figurer que des auteurs, des personnes et des faits contemporains ou passés connus à l’époque de l’écrivain romain. C’est pourquoi, si nous y retrouvons TIBÈRE, HOMÈRE, SOPHOCLE, ANNIBAL, CÉSAR ou PLAUTE, d’autres célébrités, toutes postérieures, sont absentes, tels NÉRON, SÉNÈQUE, PLUTARQUE, SUÉTONE, les Goths et les Francs. Curieusement, OVIDE, autre grand poète latin majeur et contemporain d’HORACE, ne semble pas avoir justifié une notice propre, alors que son nom est cité à plusieurs reprises. Idem pour CICÉRON…

Après cette parution, FLEURIAU ne semble rien avoir publié de majeur, et sa date de décès nous est inconnue. Quant à l’œuvre d’HORACE, elle continuera longtemps à inspirer de nombreux écrivains, qui parfois s’essaieront même, à l’instar de Pierre DARU et LECONTE de LISLE, à retraduire ses écrits.

Sur le dos, la page de titre et la dernière page de notre exemplaire, figure un blason non identifié.



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