Mythologie

Abrégé de la mythologie universelle ou Dictionnaire de la fable

adopté par la commission des ouvrages classiques pour le lycée et les écoles secondaires

Auteur(s) : NOËL François

 à Paris, chez LE NORMANT, imprimeur libraire, rue des prêtres SAint-Germain-l'auxerrois, n°42
 nouvelle édition (la première date de 1801)
  1805
 1 vol (VIII-647 p.)
 In-douze
 cuir fauve, dos lisse ornés de motifs dorés, pièce de titre de maroquin rouge


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Fils d’un marchand-drapier de Saint-Germain-en-Laye, Jean-François-Joseph-Michel NOËL obtient une bourse qui lui permet de suivre de brillantes études, au terme desquelles il accède au professorat. À partir de 1780, il enseigne au lycée Louis-le-Grand, où il avait été élève. Il se fait remarquer par plusieurs textes rédigés à l’occasion de divers concours. Prenant fait et cause pour la Révolution, il se voit confier plusieurs missions de nature diplomatique après 1792. C’est ainsi qu’à la suite de la conquête de la Hollande par les armées françaises, il est nommé ministre plénipotentiaire à La Haye, ville dans laquelle il représentera la France auprès de la nouvelle République batave. Après le coup d’Ėtat de Brumaire, il poursuit une brillante carrière, devenant successivement commissaire général de police de Lyon, puis préfet du Haut-Rhin. Mais, à côté de ses fonctions administratives, NOËL conserve le goût de l’écriture, en particulier pour des ouvrages à destination des lycées et des écoles secondaires.

À la fin du XVIIe siècle, la mythologie, essentiellement gréco-romaine, constitue un élément-clé de la culture générale, dont les grands auteurs latins et grecs antiques demeurent les références incontournables. NOËL considère que les ressources sur le sujet sont obsolètes ou trop générales, visant en particulier un véritable classique : le Dictionnaire abrégé de la fable, pour l’intelligence des poètes, et la connaissance des tableaux et des statues, dont les sujets sont tirés de la fable de Pierre CHOMPRÉ. NOËL reconnaît qu’initialement il n’imaginait pas devoir compléter cet ouvrage mais, estimant qu’il n’est ni assez exhaustif ni suffisamment approfondi pour un public scolaire, il décide d’entreprendre une œuvre plus vaste dans laquelle il pourra intégrer les travaux d’auteurs contemporains. Il décide d’élargir considérablement le sujet en l’ouvrant aux autres mythologies, comme celles de l’Égypte, de la Chine, de la Scandinavie, d’Inde, des Celtes, des Perses, des Slaves, mais aussi d’Amérique et d’Afrique. Néanmoins, NOËL admet qu’à ses yeux le cœur de son sujet reste l’insurpassable mythologie gréco-romaine.

Achevé alors qu’il est en poste à Lyon, son Dictionnaire de la fable, publié à Paris au cours de l’année 1801, connaît d’emblée un beau succès, au point qu’une nouvelle édition est immédiatement mise en chantier. Augmentée et corrigée, cette version fait également référence à l’hébraïsme et à l’islam. Afin de voir son livre officiellement accepté par la Commission des ouvrages classiques destinés aux lycées et aux écoles secondaires, NOËL rédige une version abrégée. Il y recentre son propos sur la mythologie classique tout en s’autorisant, par souci de culture générale, à faire ponctuellement allusion aux autres mythologies : “Destiné à faciliter aux élèves l’intelligence des auteurs classiques, cet Abrégé ne comportait pas une aussi grande variété de mythologies que le grand dictionnaire. Cette variété d’ailleurs eût augmenté le prix et le volume. Les Fables grecques, romaines, égyptiennes, etc., devaient donc en composer la principale partie. Cependant, chaque Mythologie offre des divinités dont la physionomie est plus fortement dessinée, et qu’il n’est guère possible d’omettre. Tels sont, par exemple, Brahma, Shiva, Vishnou, dans l’Inde ; Odin, Thor, etc., dans l’Olympe Scandinave ; Swetowid chez les Slavons. Tels sont encore les législateurs déifiés par différentes nations polythéistes, et dont il n’est permis d’ignorer ni le nom, ni l’existence. Je me suis donc attaché à n’en omettre aucun.”

Le Dictionnaire de la fable connaîtra au moins quatre éditions, tandis que la version abrégée sera rééditée en 1815, puis en Belgique en 1828. Après la parution de son livre, NOËL poursuivra sa carrière, devenant, à partir de 1802, un des inspecteurs généraux de l’Instruction publique. Enfin, en 1808, il occupera le poste d’inspecteur général de l’université, fonction qu’il conservera sous la Restauration. Il ne cessera de publier, aussi bien en français qu’en latin. En 1830, il signera avec Charles-Pierre CHAPSAL un Cours de mythologie, qui connaîtra sa quinzième édition en 1858. NOËL décèdera à Paris en janvier 1841.

L’ouvrage présenté porte un ex-libris en latin au nom de Jean FOURMY.

Quelques extraits

Bacchanale : fête instituée en l’honneur de Bacchus, que Mélampe porta d’Égypte en Grèce, et que les Athéniens célébraient avec appareil, mais avec dissolution. Elle passa en Italie, où elle fut renouvelée d’abord trois fois l’année, et ensuite plus souvent. Dans les commencements, les hommes n’étaient point admis à la célébration de ces mystères ; dans la suite, ils y furent initiés, et le mélange des deux sexes donna lieu à des désordres affreux. Le Sénat, pour y remédier, rendit un décret, l’an de Rome 568, qui supprima ces infâmes orgies dans Rome et dans toute l’Italie. V. Dionysiaques.

Impétuosité : jeune homme presque nu, l’air hardi, qui paraît prêt à frapper de l’épée, ou dans l’action d’affronter le danger. Il a les yeux bandés et de courtes ailes aux épaules. À côté de lui est un sanglier furieux qui se précipite contre les épieux des chasseurs.

Insitor : dieu qui présidait à la greffe et aux autres opérations du jardinage.

Rhabdomantie : divination par les baguettes. Les Scythes et les Alains devinaient par le moyen de certaines branches de saule ou de myrte. Les Germains coupaient en plusieurs pièces une branche d’arbre fruitier, et, les marquant de certains caractères, les jetaient au hasard sur un drap blanc. Alors, le père de famille levait ses branches les unes après les autres et en tirait des augures pour l’avenir, par l’inspection des caractères. Quelques auteurs en attribuent l’invention aux nymphes nourrices d’Apollon. Rhabdos, verge ou baguette.



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