Médecine

Dictionnaire des dictionnaires de médecine français et étrangers

Contenant l'analyse des meilleurs articles qui ont paru jusqu'à ce jour dans les différens dictionnaires et les traités spéciaux les plus importans

Auteur(s) : FABRE François

 Paris, on souscrit à la Gazette des hôpitaux (Lancette française), rue de Bussy, 15
 édition originale
  1840-1841
 8 vol
 In-octavo
 demi-maroquin à grain long, dos lisse orné d'un décor rocaille encadré du titre et de la tomaison aux fers dorés


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Né en 1797 à Marseille, Antoine François Hippolyte FABRE devient docteur en médecine à Paris en 1824. Il se consacre avec passion à son métier tout en rédigeant, à l’occasion, des poèmes ou des satires. En 1828, il fonde la Gazette des hôpitaux civils et militaires, également connue sous le titre La Lancette française, une publication directement inspirée de la revue scientifique britannique homonyme, éditée depuis 1823. Cette publication contribue à faire évoluer la médecine en diffusant largement les nouveautés et les progrès qui, en quelques décennies, modifieront considérablement les pratiques anciennes. C’est ainsi que la théorie des humeurs, autrefois dominante, se verra peu à peu reléguée en relique d’un passé révolu. Praticien respecté et influent, c’est à lui qu’est confiée la direction d’un grand projet de Dictionnaire des dictionnaires de médecine français et étrangers, qui ferait la synthèse des avancées récentes réalisées en France et à l’étranger et qui, selon la page de titre, ne serait rien de moins que “destiné à remplacer tous les autres dictionnaires et traités de médecine et de chirurgie”. L’ouvrage est élaboré dans les locaux mêmes de la Gazette des hôpitaux, qui centralise la vente par souscription.

Coordonnant le travail d’une “société de médecins”, FABRE insiste pour que cet ouvrage se focalise sur la thérapeutique, comme il l’écrit lui-même en introduction : “Si l’étude de la nature et du siège d’un grand nombre de maladies a marché, si dans beaucoup de circonstances le diagnostic est arrivé au plus haut degré de précision, cette direction même a nui aux progrès d’une partie non moins importante de la pathologie : dans l’enthousiasme de leurs découvertes, les créateurs de cette science ont négligé l’étude de l’action des médicaments, et la thérapeutique a péri sous la dent d’une sangsue ou la pointe d’une lancette. Dominé par le langage impérieux des lésions locales, on n’a vu dans l’action d’un médicament ou d’un poison que les effets primitifs, l’attention a été détournée des modifications générales imprimées à l’organisme et quelques intelligences étroites ont profité de cette préoccupation pour transformer le corps vivant en une cornue inerte.”

S’adressant prioritairement aux praticiens, FABRE met en avant le fait que cet ouvrage ne s’attarde pas plus que nécessaire sur les questions théoriques et les querelles de doctrine qui divisent encore le corps médical, s’intéressant davantage aux aspects pratiques et donc au diagnostic et à la thérapeutique. Ce dictionnaire se présente avant tout comme un outil objectif et fiable. Notre médecin résume ainsi sa démarche : “Puisant à toutes les sources nationales ou étrangères, empruntant à toutes les époques, à toutes les écoles, à toutes les pratiques des hôpitaux ou de la ville, nous soumettrons à un examen approfondi chaque méthode, chaque maladie, chaque médicament, chaque poison ; nous en ferons autant pour les méthodes et les procédés chirurgicaux. Partout notre but sera de résoudre les problèmes d’application thérapeutique, partout nous mettrons de côté les questions de doctrine, à moins qu’elles ne touchent directement à la pratique. Les praticiens seront ainsi amenés à apprécier eux-mêmes l’action dynamique ou constitutionnelle des agents thérapeutiques, et les faits à la main, toujours appuyé sur les rapprochements logiques pris aux auteurs, toujours réservé quant à nos opinions individuelles, nous espérons arriver avec succès au but de nos efforts, laissant à nos confrères le soin de juger si nous aurons fidèlement rempli notre tâche.”

Après la sortie de ce dictionnaire, qui reçoit un bon accueil, FABRE poursuivra sa mission de vulgarisation et mettra en chantier une véritable encyclopédie médicale – cette fois organisée de manière thématique (toxicologie, maladies des enfants, maladies des femmes, de la peau, de l’appareil urinaire, etc.) -, qui prendra le titre de Bibliothèque du médecin-praticien, ou Résumé général de tous les ouvrages de clinique médicale. Publiée à partir de 1841, cette publication de qualité, qui totalisera en 1851 une quinzaine de volumes, sera finalement recommandée par la faculté et les écoles préparatoires, et demeurera longtemps une référence. FABRE décèdera à Paris en juin 1854.

Un extrait

L’ambre de bonne qualité est solide et opaque, d’une couleur de gris clair plus foncée à l’extérieur, et parsemé de stries jaunes ou rougeâtres. Quand on le chauffe ou qu’on le frotte, il répand une odeur que la plupart des hommes trouvent agréable. Il n’est point dur et on peut l’écraser entre les doigts. Sa cassure est à grains fins, parfois avec des traces de structure lamelleuse. La chaleur de la main le ramollit comme de la cire. Il a été examiné par Proust, Bouillon-Lagrange, Juch, Rose, Bucholz, John, MM. Pelletier et Caventou. Sa composition est très simple ; il consiste presque uniquement en une graisse non saponifiable, analogue à la cholestédique ; quelques-uns des faits sur lesquels ils s’appuient sont loin de confirmer cette assertion. Ils citent effectivement des cas de fièvre ataxo-adynamique, de dyspepsie nerveuse, de catarrhes chroniques, d’épilepsie, d’hypochondrie, de hoquet spasmodique, etc., guéris avec l’ambre. Des expériences directes cependant sont nécessaires avant de fixer les idées à ce sujet. L’ambre peut être administré sous forme de pilules, de pastilles, dans une potion et en lavement. La dose est de cinq centigrammes à un gramme (un à vingt grains) par jour, et même davantage. Swediaur en a donné jusqu’à douze grammes (trois gros) en une journée, et il a obtenu des effets purgatifs. On a attribué encore à l’ambre une action aphrodisiaque marquée, et à ce titre on l’a fait entrer dans une foule de préparations pharmaceutiques, telles que la poudre d’ambre de Mésué, la poudre joviale de Nicolas de Salerne, l’essence royale, l’essence d’Italie, etc.



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