Commerce, Economie

Dictionnaire universel de commerce

contenant tout ce qui concerne le commerce qui se fait dans les quatre parties du Monde, par terre, par mer, de proche en proche, & par des voyages de long cours, tant en gros qu'en détail ; l'explication de tous les termes qui ont rapport au négoce ; les monnoyes de compte qui servent à tenir les livres et écritures des Marchands ; les Monnoyes réelles d'or, d'argent, de billon de cuivre, d'estain &c ; leur titre, leu valeur, leur fabrique & monnoyage, & leur évaluation sur le pied de celles de France ; les poids & mesures qui y sont en usage, réduites les unes aux autres ; les productions qui croissent dans tous les lieux où les nations d'Europe exercent leur commerce, comme les métaux, minéraux, pierreries, drogues, épiceries, grains, sels, vins, bières & autres boissons, huiles, gommes, fraies, poissons, bois, soies, laines, cotons, &c, pelleteries, cuirs, &c ; les étoffes, ouvrages et manufactures d'or, d'argent, de soye, laine, fil coton, &c, leur nom, leur qualité, leur aunage, avec la description des métaux propres à y travailler ; les Compagnies tant françoises qu'Estrangères, pour les Indes orientales & occidentales, &c., avec l'histoire de leurs établissemens, leur régie & leur administration, &c. ; les banques établies pour la commodité et la sûreté du négoce et des négocians ; les consuls que les nations d'Europe tient les unes chez las autres, ou dans les Echelles du Levant, &c. , leurs juridictions, droits & prérogatives ; les chambres d assurances ; le détail du commerce de la France en général et de la ville de Paris en particulier ; le Conseil royal de commerce, les chambres des villes qui ont droit d'y envoyer leurs députés, les juges des manufactures, & les inspecteurs départis dans les provinces : les jurisdictions consulaires de Paris et des autres villes du royaume, l'établissement des six corps des marchands et des cent vingt-quatre communautés des arts & métiers de la ville de paris ; les différens livres des marchands, leurs comptes et leurs sociétés ; enfin toutes les foires, tant franches qu'autres, qui se tiennent en France & dans les lieux les plus célèbres d'Europe & des autres parties du monde; les édits, déclarations, arrests & règlemens donnés en matière de commerce

Auteur(s) : SAVARY des BRUSLONS Jacques, SAVARY des BRUSLONS Philémon Louis

 à Paris, chez la veuve ESTIENNE et fils, rue saint Jacques, à la Vertu
 nouvelle édition
  1748
 3 vol : tome 1. A-B (XXVIII-1140 p.), tome 2. C-K (1772 p.), tome 3. L-Z (1316-684 p.)
 In-folio
 
 bandeau avec blason en tête de l'épitre dédicatoire, bandeaux décoratifs, bandeaux allégoriques historiés sur le commerce et la manufacture au début des lettres A, C, et L d'après COPPEL, lettrines ornées et historiées, culs-de-lampe


Plus d'informations sur cet ouvrage :

Les frères Jacques et Philémon Louis SAVARY des BRUSLONS partagent pour le commerce une passion qu’ils tiennent de leur père, également prénommé Jacques. Celui-ci, influent commerçant, a d’abord travaillé au service de FOUQUET avant de passer à celui de COLBERT. Il a pris une part importante dans l’élaboration de l’Ordonnance sur le commerce de 1673 , parfois dénommée Code Savary, et rédigé Le parfait négociant. Dès sa parution en 1675 ce traité de commerce a rencontré un très vif succès ; il sera régulièrement réédité pendant plus d’un siècle et traduit en plusieurs langues.

En 1686, son fils Jacques, âgé seulement de 19 ans, est nommé par LOUVOIS inspecteur général de la douane de Paris. Afin de s’acquitter au mieux de sa mission, il décide de son propre chef de rassembler de la documentation en faisant appel à des inspecteurs de commerce opérant dans les provinces et, avec l’aide de son frère, s’appuie sur les archives de son père.

À partir de la masse de renseignements collectés, il établit un lexique des termes de commerce et de manufacture ainsi qu’une liste de toutes les marchandises qui passent en douane. Peu à peu son ouvrage s’étoffe de notes, de commentaires, des décrets et des ordonnances en vigueur, ainsi que des extraits d’ouvrages français comme étrangers. Son travail finit par attirer l’attention du Conseil du commerce qui lui apporte son soutien et l’encourage à compléter son travail. En 1713, la parution prochaine de son dictionnaire en un volume est annoncée, mais, miné par de multiples pathologies, il ne peut achever son ouvrage et décède en avril 1716.

Chanoine de l’église royale de Saint-Maur-des-Fossés, Philémon Louis SAVARY des BRUSLONS, déjà associé au travail de son frère, reprend l’ensemble des notes et les complète. Pour ce faire il met à profit ses lectures personnelles, entre autres des récits de voyages et des mémoires de l’Académie, et recourt à la documentation mise à sa disposition par le Conseil du commerce.

Le dictionnaire en deux tomes paru en 1723 est unanimement bien accueilli. En 1730, un supplément établi à partir de documents inédits des frères SAVARY complète l’ensemble. Par la suite, les diverses versions seront corrigées, actualisées et amendées, dont celle ici présentée.

En tête d’ouvrage figure une dédicace à monseigneur AMELOT, marquis de GOURNAY et vicomte de VARAISE. La préface fait l’éloge du l’utilité du commerce et en dresse un historique depuis l’Antiquité avant de présenter un état des lieux du commerce français avec ses atouts et ses faiblesses. Le dictionnaire est précédé d’un “État général du commerce dans le monde” long de près de 544 pages. Véritable tableau très détaillé du commerce en France, cette introduction dresse un véritable inventaire du commerce mondial au milieu du XVIIIe siècle.

Le dictionnaire aborde tout ce qui concerne de près ou de loin le commerce pris au sens large. On trouve dans les définitions aussi bien des termes techniques propres au négoce et à la douane, des marchandises très diverses (toiles de coton, soieries, poix, pierres d’aimants, farines, pastel, réglisse, etc.) que des moyens de transport, des termes de marine, les différents titres de paiement ou encore le vocabulaire des artisans. Des notes insérées dans les articles et de longs chapitres abordent les règlements et ordonnances en vigueur. Très détaillée, la partie consacrée aux compagnies commerciales présente l’histoire et le fonctionnement des compagnies françaises et européennes comme la Compagnie de Guinée, la Compagnie des Indes orientales ou la Compagnie d’Ostende.

Précisons enfin que les collaborateurs de l’Encyclopédie de DIDEROT et D’ALEMBERT puiseront allègrement dans ce dictionnaire et plus particulièrement dans la version de Paris datée de 1748, ici présentée. Par la suite le mouvement s’inversera, et les dernières versions, en particulier celle dite “de Copenhague” (5 volumes publiés entre 1759 et 1765), intègreront des ajouts directement tirés de l’Encyclopédie.



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